Les enquêteurs du NTSB se sont dits « très préoccupés » par le problème de batterie au lithium-ion qui a cloué au sol les 50 Boeing 787 Dreamliner en service, avouant ne toujours pas comprendre pourquoi un incendie s’est déclaré sur l’appareil de Japan Airlines. Lors d’une conférence de presse le 24 janvier 2013, la présidente du Bureau National pour la Sécurité des Transports Deborah Hersman a précisé que les seuls éléments connus à ce stade étaient « des court-circuits, un dégagement de chaleur et un feu » malgré les systèmes de sécurité mis en place par Boeing, mais ces symptômes ne suffisent pas à expliquer pas la « cause profonde » de l’incendie. Il faudra « beaucoup de travail » pour comprendre le problème « qui ne saurait être sous-estimé », a-t-elle ajouté, ce qui laisse à penser que le Dreamliner pourrait ne pas revoler avant plusieurs semaines. Le NTSB a d’autre part expliqué que si une surcharge de la batterie a été écartée, les huit cellules la composant ont été endommagées à des degrés divers. Boeing a « salué les progrès » de l’enquête présentés par le NTSB, annonçant que des « centaines d’ingénieurs et d’experts » travaillaient 24 heures sur 24 pour résoudre les problèmes rencontrés sur les appareils de Japan Airlines et All Nippon Airways. Mais il ajouté qu’il ne fera « aucun commentaire » pendant l’enquête menée par les autorités américaines, japonaises et européennes (le groupe français Thalès a fabriqué les systèmes électriques). Un ancien ingénieur de Securaplane, le fabricant des chargeurs de batterie, a affirmé sur CNBC qu’il avait averti Boeing de la dangerosité des batteries lithium-ion après une explosion suivie d’un incendie en 2006 à Tucson, que le constructeur avait mis sur le compte d’un test mal préparé. Michael Leon avait été licencié l’année suivante pour fautes, et perdu le procès intenté contre Securaplane, qui a affirmé hier que l’incident de 2006 « sur un prototype n’avait rien à voir avec le problème actuel ». Un client du Dreamliner s’est dit inquiet des conséquences de l’incident sur les livraisons : Hainan Airlines, qui a commandé dix 787, a déclaré hier à Davos que l’incertitude sur la production et la livraison de ses nouveaux avions l’obligerait à repousser l’ouverture de nouvelles liaisons. Les cinquante 787 livrés à JAL, ANA, Air India, Ethiopian Airlines, LAN Airlines, LOT Polish Airlines, Qatar Airways et United Airlines sont immobilisés depuis le 16 janvier dernier, et les livraisons ont été suspendues par Boeing, même si la production continue.