Si la FAA a autorisé hier les vols d’essai à vide du Boeing 787 Dreamliner, le NTSB a remis en cause directement la certification des batteries au lithium-ion, dont les « promesses » de fiabilité n’ont pas été tenues. Lors de sa conférence de presse le 7 février 2013, la présidente du Bureau National de Sécurité des Transports Deborah Hersman a expliqué que selon Boeing la « probabilité » qu’une émission de fumée provienne de ces batteries était de 1 pour 10 millions d’heures de vol. Or deux incidents sérieux ont été enregistrés avant même que les 50 Dreamliner en service (tous cloués au sol depuis le 16 janvier dernier) atteignent 100 000 heures de vol, a-t-elle rappelé, soulignant que ce taux était bien supérieur à celui avancé par Boeing en 2007 pendant le processus de certification – dont les données étaient en grande partie fournies par lui-même ou ses sous-traitants, dont le fabricant des batteries GS Yuasa. Et pour que la critique soit claire, le NTSB a demandé à « reconsidérer » les données utilisées par la FAA pour la certification des batteries, obtenue « dans des conditions particulières ». En dehors de cette polémique, le NTSB a tout de même apporté de nouveaux éléments dans l’enquête : le feu à bord du Dreamliner de Japan Airlines serait parti « d’une seule des huit cellules » composant la batterie au lithium-ion. Une chute brutale de tension (de 32 à 28 volts) a été enregistrée, et le court-circuit – dont l’origine reste à déterminé – a eu pour conséquence l’incendie qui s’est propagé aux autres cellules. Boeing a salué les progrès annoncés par le NTSB, qui communiquera son prochain rapport d’étape dans trente jours. L’Autorité Fédérale de l’Aviation a de son côté donné le feu vert à Boeing pour qu’il effectue des vols d’essai afin de collecter des informations supplémentaires. Ces vols seront « importants dans nos efforts de s’assurer la sécurité des passagers et remettre l’appareil en service, écrit l’autorité américaine dans un communiqué, et « permettront de disposer d’informations sur les batteries et le système électrique pendant le vol ». Si aucune date n’a été donnée, on sait que ces vols (sans passagers évidemment) se dérouleront dans des « espaces aériens limités au-dessus de zones inhabitées ». Rappelons qu’un 787 destiné à China Southern Airlines a rejoint hier les usines d’Everett depuis Fort Worth, après un vol de trois heures et demie sans incident.