Quatre des dix Sukhoi SSJ100 Superjet de la compagnie aérienne Aeroflot ont été cloués au sol par les autorités russes, tandis que le PDG de Finmeccanica était arrêté en Italie dans l’enquête sur le versement d’une commission occulte en Inde. L’autorité russe de l’aviation civile Rosaviatsia a suspendu le 11 février 2013 l’autorisation d’exploitation de quatre Superjet mis en service par la compagnie nationale, en raison de problèmes techniques non détaillés. Sukhoi (SCAC) a confirmé que les quatre appareils visés étaient « en cours de réparation », leur retour sur les lignes d’Aeroflot étant programmé pour la fin février au plus tard. La société a en outre précisé que les problèmes rencontrés depuis le lancement du Superjet en 2011, concernant le train d’atterrissage, le système de détection de fuites ou les becs de bord d’attaque, étaient « en cours de résolution ». Le problème de train en particulier ne serait pas « systématique » selon Sukhoi, qui travaille avec son fabriquant Messier-Bugatti-Dowty pour le résoudre. Les deux autres ont fait l’objet de bulletins, la détection de fuite ayant été corrigée sur les avions en cours de production (« aussitôt que possible » sur ceux en service), et le design des becs modifié sur quatre Superjet en service (« les autres le seront en accord avec le calendrier des compagnies aériennes »). Le quotidien russe Kommersant révélait la semaine dernière que 40% des pannes répertoriés par Aeroflot venaient de ses dix Superjet, qui ne représentent que 3% de sa flotte. Et seulement trois de ses SSJ100 seraient actuellement « exploités régulièrement » selon un autre journal. La compagnie de l’alliance SkyTeam en a commandé trente (sur 179 commandes enregistrées à ce jour par le programme). Si ces « problèmes de jeunesse » du Superjet font penser à ceux rencontrés par le Boeing 787 Dreamliner, l’arrestation mardi du PDG de Finmeccanica Giuseppe Orsi n’a rien à voir avec la technologie. Le patron du premier groupe de défense italien, dont la filiale Alenia Aermacchi détient 51% des parts de Superjet International contre 49% à Sukhoi, est accusé de « corruption internationale » dans le cadre d'une enquête sur un pot-de-vin de 51 millions d'euros, versé en 2010 lors de la vente à l’Inde de 12 hélicoptères AgustaWestland (filiale de Finmeccanica dirigée par Orsi jusqu’en 2011) pour 556 millions d'euros. Le PDG aurait selon le juge « érigé la corruption en philosophie d’entreprise » - mais son prédécesseur avait été obligé de démissionner après une mise en examen pour fraude fiscale et fausses factures. La coentreprise Superjet International, basée à Venise, a été fondée en 2007 pour mener à bien l’aménagement du SSJ100, sa commercialisation et son service après-vente, plus l’entrainement des pilotes et des équipes de maintenance.