La compagne aérienne low cost Ryanair a affirmé mardi que la Commission Européenne s’apprêtait à rejeter sa prise de contrôle d’Aer Lingus, une décision contre laquelle elle va faire appel. Dans un communiqué du 12 février 2013, la spécialiste irlandaise du vol pas cher affirme que lors d’une rencontre avec des fonctionnaires de la Commission dans la matinée, ils lui avaient signifié « l’intention de prohiber » son OPA sur Aer Lingus. Et ce « malgré le fait que Ryanair a répondu à tous les problèmes soulevés, et trouvé non pas une mais deux entreprises prêtes à reprendre les activités où la concurrence posait problème : le groupe IAG (British Airways + Iberia) pour les opérations de Ryanair et Aer Lingus à l’aéroport de Londres – Gatwick, et Flybe pour 43 routes d’Aer Lingus au départ de l’Irlande ». Après l’accord de la Commission sur le rachat de BMI par IAG, cette décision est « la preuve que Ryanair est jugée selon des standards beaucoup plus élevés que les autres compagnies européennes ». Le nouveau porte-parole de la low cost Robin Kiely a déclaré que « quels que soient les arrangements consentis par Ryanair, il est clair que nous n’allions pas avoir droit à une audition juste et que nous serions bloqués en dépit du droit de la concurrence ». Ryanair va donc faire appel « de toute interdiction », et espère recevoir un « jugement équitable » de la justice européenne contre une décision « clairement politique, destinée à défendre les intérêts mesquins et acquis de l'Etat irlandais, et non fondée sur le droit de la concurrence ». Du côté de la Commission Européenne, un porte-parole a nié toute prise de décision, celle-ci devant être annoncée vers la fin du mois ou au début mars (la date limite est fixée au 6 mars). Rappelons que Ryanair avait proposé en juillet 2012 694 millions d’euros pour prendre le contrôle total d’Aer Lingus, dont elle détient déjà 29,82% des parts. Les évidentes répercussions de l’OPA sur la concurrence avaient déclenché une nouvelle enquête de la Commission Européenne.