Le deuxième des cinq jours de grève chez la compagnie aérienne Iberia l’a conduite à annuler 209 vols aujourd’hui, après une première journée marquée par de violents incidents à l’aéroport de Madrid – Barajas. La liste des vols supprimés par la compagnie nationale espagnole ce 19 février 2013, toujours dominée par les routes intérieures, est un peu plus longue que celle de la veille, mais les villes affectées ne varient guère. Au départ de la capitale sont annulées une rotation vers Strasbourg, Nice, Bruxelles, Tanger ou Genève, et deux vers Paris, Toulouse ou Lyon (y compris ceux opérés par Air Nostrum ou la filiale low cost Iberia Express). Pour les vols intercontinentaux, Sao Paulo, Buenos Aires et Santiago du Chili voient encore des départs supprimés. Selon Iberia, 109 des 135 vols maintenus lundi avaient été opérés à 20h30, la plupart sur des liaisons protégées par l’obligation de service public, tandis que 60 000 passagers sur les 70 000 affectés par la grève s’étaient vus proposer une solution alternative de voyage – les autres se verront proposer le remboursement du billet. Des milliers d’employés ont manifesté hier à Madrid et Barcelone, le Terminal 4 de Barajas étant envahi après des affrontements avec la police et les comptoirs d’Iberia et British Airways fermés. Rappelons que les grévistes protestent contre le plan de restructuration annoncé par le groupe IAG (né de la fusion des deux compagnies de l’alliance Oneworld), qui prévoit entre autres la suppression de 3807 emplois « avec aussi peu de licenciements que possible », des baisses de salaires et la réduction des capacités chez la compagnie espagnole. Les opérations de la low cost Vueling, dont Iberia est actionnaire (IAG va en prendre le contrôle total) et qui gère pour elle l’enregistrement ou le traitement des bagages, ont également été touchées. La semaine dernière, le PDG de Vueling Josep Pique déclarait par ailleurs que la situation était « si grave » à Iberia que « l’hypothèse d’une disparition de la compagnie était plausible ». Quant au gouvernement espagnol, il estime le coût de la grève à 10 millions d’euros par jour pour le pays, en particulier dans l’industrie du tourisme. Iberia doit annoncer prochainement l’impact des deux périodes de grève suivantes, du 4 au 8 mars et du 18 au 22 mars, qui devraient voir les pilotes se joindre au mouvement.