Evo Morales, président de Bolivie, a nationalisé les trois principaux aéroports du pays, Cochabamba, La Paz et Santa Cruz, jusqu’ici détenus par SABSA, une filiale locale du groupe espagnol Abertis. Evo Morales, fervent défenseur d’un plan de nationalisation dans les secteurs des hydrocarbures, des télécommunications et des ressources minières, auparavant détenus par des multinationales, a justifié sa nationalisation surprise de trois aéroports internationaux boliviens en accusant à la télévision l’entreprise Sabsa d’avoir réalisé « un profit exorbitant à partir d'un investissement dérisoire ». « Pour cela et d'autres raisons, nous avons été obligés de prendre cette décision. Nous aurions pu le faire il y a quelques années déjà mais nous avons patienté à cause de nos relations diplomatiques avec certains pays. » Il a diligenté un audit indépendant pour évaluer le montant des compensations pour la société lésée. Sabsa, appartient au groupe espagnol Abertis, qui gère une douzaine d’aéroports dans le monde, incluant ceux de Londres Luton, Stockholm ou Orlando en Floride. Le ministère espagnol des Affaires étrangères a qualifié le geste « d’inamical » : « Il est évident que ce genre de décision, une expropriation qui court-circuite les procédures habituelles et ne respecte pas le principe de compensation (...), aura des conséquences au niveau des relations bilatérales », a ainsi déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Garcia-Margallo. Le gouvernement bolivien reprochait entre autres à Sabsa des investissements insuffisants (36 millions d’euros sur neuf ans), cette dernière arguant de son côté, que ses investissements avaient été inhibés par la politique de Morales et des risques de nationalisation qu’elle encourrait. Outre les compagnies locales Amaszonas, Aerocon, BoA…, sont présentes sur ces trois aéroports boliviens Avianca et TACA, LAN Chile Airlines, Sky Airlines, American Airlines, GOL, TAM Brazilian Airlines, Aerolineas Argentinas ou Copa Airlines.