Selon Boeing, les réponses qu’il apporte aux problèmes de batterie du 787 Dreamliner, lui permettront de terminer les phases de tests d’ici une à deux semaines. Si les différentes autorités de l’aviation aérienne acquiescent, c’est plus une question de semaines que de mois avant qu’il ne revole à nouveau. Aujourd’hui, la FAA a autorisé un nouveau processus de tests sur les B787 avec les améliorations techniques apportées par Boeing autour des batteries. Quelque 500 de ses ingénieurs spécialisées en différentes disciplines ont travaillé sur 80 scénarios possibles de surchauffe de ces batteries. Les huit cellules de la batterie seront d’abord contenues dans un pot scellé en acier, ressemblant à « une poubelle de cuisine renversée sur le côté ». Un tuyau de titane évacuera vers l’extérieur les gaz s’échappant des cellules. Autre changement déterminant, privé d’oxygène, les chances de départ de feu seraient considérablement amoindries. Des fils sur le sommet recevront une isolation supplémentaire à la chaleur. Enfin, chaque cellule sera davantage isolée l’une de l’autre pour éviter tout phénomène « d’emballement thermique » d’une cellule à l’autre. Toutes les modifications apporteront un poids supplémentaire à l’avion de 150 livres (un peu moins de 70 kg). « Si une batterie défaille, nous sommes confiants dans le fait que cela ne provoquera pas de feu », a affirmé Mike Sinnett, ingénieur en chef du programme 787, qui répète à satiété que c’est un avion « absolument sûr ». Selon Boeing, ce nouveau design de batterie avait déjà été testé avant qu’il ne soit proposé pour un nouveau process de certification à l’Agence de l’aviation américaine, la FAA. La phase de tests pourrait du coup être menée très rapidement, d’ici une à deux semaines, a même avancé Ron Hinderberger, vice-président du programme 787. Pour rappel, depuis le 16 janvier dernier, l’ensemble des Dreamliners en service, soit les 50 de All Nippon Airways (17), Air India (5), Ethiopian Airlines (4),  Japan Airlines (7), LAN Airlines (3), LOT Polish Airlines (2), Qatar Airways (5) et United Airlines (6), sont cloués au sol. Rappelons aussi que les causes exactes des surchauffe ou incendie de batteries sur deux Dreamliner restent inconnues à ce jour. Pour Michael Sinnett, les enquêteurs n’auraient d’ailleurs pas la preuve évidente qu’il y ait bien eu un départ de feu sur l’un d’eux. Mais un témoin chargé de combattre ce feu déclaré sur le B787 le 9 janvier à Boston déclare avoir bien vu des flammes de 3 pouces (7, 6 cm) sortir de la fameuse batterie. Le premier rapport du 7 mars des enquêteurs du NTSB évoquent quant à eux des températures supérieures à 300 degrés Celsius. Les pompiers disent quant à eux que la batterie a explosé quand ils ont tenté de l’éteindre.