L’horizon s’assombrit pour les passagers au Nigeria, qui a suspendu la compagnie aérienne Dana Air samedi au lendemain de l’arrêt des opérations d’Aero Contractors. Cette dernière, deuxième transporteur du pays, avait annoncé le 15 mars 2013 l’arrêt de ses vols après deux jours de grève qui avaient paralysé ses opérations. Des centaines de passagers étaient bloqués ce weekend dans les aéroports de Lagos, Abuja ou Port Harcourt, Aero Contractors assurant sur son site ce matin qu’elle essaie de remédier au plus vite à la situation. La grève a été déclenchée après la décision de la direction de sous-traiter la plupart des emplois de cadres de base comme ceux des conducteurs de piste. Les employés ont alors demandé la tête du responsable des ressources humaines, et ne l’ayant pas obtenue ont déclenché l’arrêt de travail – ce qui a conduit la compagnie à licencier tous les grévistes. Selon un syndicaliste cité par This Day, le même responsable avait pris une décision similaire quand il travaillait à Air Nigeria – compagnie aujourd’hui « comateuse ». La licence de Dana Air a été suspendue samedi à la demande de l’Assemblée nationale, qui conteste les conditions « douteuses » du versement d’indemnités aux plus de 160 victimes de son crash le 3 juin 2012 à Lagos. Un porte-parole du gouvernement a cependant nié que la licence était suspendue, affirmant qu’il avait été « demandé » à la compagnie de suspendre ses opérations afin de « régler tous les problèmes y compris les compensations aux familles de victimes ». Dana Air avait repris les vols le 3 janvier 2013 sur un nombre limité de routes intérieures, après sept mois de suspension suite à l’accident de Lagos, mais l’Assemblée nationale avait vivement contesté l’octroi d’une nouvelle licence d’opérations – et demandé la démission du chef de la NCAA (l’Autorité nigériane de l’aviation civile) Harold Demuren, qui doit rencontrer lundi les dirigeants de Dana Air. Les passagers des deux compagnies laissés en plan ont bien essayé de trouver des places sur les vols d’Arik Air, mais sans effet selon la presse nigériane qui parle de vols pleins sur la quasi-totalité du réseau.