Les syndicats espèrent que les 234 monocouloirs de la famille A320 (dont 174 neo) commandés hier par la compagnie aérienne low cost Lion Air vont permettre à Airbus de revoir à la hausse le nombre d’embauches prévues cette année. Alors que le constructeur européen avait annoncé en janvier 3000 recrutements au niveau mondial pour 2013 contre 5000 l’année précédente, l’annonce le 18 mars 2013 du contrat passé par la compagnie indonésienne pour un montant de 18,4 milliards d’euros au prix catalogue, qui représente environ six mois de travail, suscite beaucoup d’espoir chez les représentants des employés. Surtout qu’elle survient quelques jours après celle de Turkish Airlines et les engagements de Lufthansa, « une bonne dynamique » pour l’entreprise selon le secrétaire général de la CGT Airbus Dominique Pinault cité par TF1, qui souhaite que le nombre de recrutements de 2012 soit égalé en 2013. Il précise que les embauches devraient surtout profiter à la production des avions, « à savoir les chaînes d'assemblage et la production des éléments élémentaires, tels que les mâts-réacteurs, les ailes, becs ou volets » et non à l’ingénierie. Les commandes enregistrées par le constructeur européen lui assureraient entre 7 et 9 ans de productions selon les sources, parmi lesquelles environ 4000 A320 et A320neo encore à livrer. Si Airbus, qui emploie près de 60 000 personnes dans le monde dont 24 000 en France, rehausse effectivement le nombre de recrutements cette année, reste à savoir où ils iront : comme le souligne Françoise Vallin de la CFE-CGC, rien n’assure qu’ils seront réservés aux sites de Toulouse ou Hambourg et n’iront pas à la FAL de Tianjin. Elle souhaite également une augmentation des recrutements, et cite l’exemple de Nantes en difficulté pour répondre à la charge de travail. Des négociations doivent s’ouvrir sur le sujet, en parallèle de celles sur les salaires. Lors de la signature du contrat hier à l’Elysée, le président François Hollande a annoncé qu’il permettrait de créer « 5000 postes supplémentaires en France sur les dix prochaines années ». Seul l’avenir dira s’il avait raison, ou si la mondialisation de la production d’Airbus, qui va construire une nouvelle FAL à Mobile aux Etats-Unis consacrée justement aux A320, se fera aux dépens de l’hexagone.