Depuis le départ du Président Abdoulaye Wade qui a perdu les élections présidentielles de 2012, les Sénégalais découvrent des histoires de corruption et de pot-de-vin mis en place par le clan Wade.  Dernier scandale en date : les malversations à l'aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar, qui profiterait au fils Karim Wade, lequel occupait sous la présidence de son père le poste de ministre des Transports. Lors d'une conférence de presse, l'actuel ministre sénégalais des Infrastructures et des Transports, Thierno Alassane Sall, pointe du doigt Daport, la société chargée de la gestion de l’aéroport de Dakar, qui ne serait qu'une société écran servant à encaisser des paiements pour le compte de Karim Wade. Selon le ministre, les Aéroports du Sénégal (ADS) ont fait plusieurs virements de juillet 2009 à décembre 2011 totalisant 2,4 milliards de francs CFA au profil de Daport sans aucune contrepartie. C'est comme si Daport a été payé à ne rien faire par ADS. D'après les enquêteurs, Daport est une société écran contrôlée par une société luxembourgeoise, Afriport, derrière laquelle se cacherait Bibo Bourgi, un proche connu de Karim Wade. Idem pour la société Aérobus Services, chargée du transport des passagers à l'aéroport de Dakar: elle serait détenue par deux prête-noms, un ancien employé de Bibo Bourgi et une domestique travaillant pour un ami d'enfance de Karim Wade. Les enquêteurs cherchent aujourd'hui à découvrir qui se cache derrière le capital de Sénégal Airlines, compagnie nationale lancée en 2009 par Karim Wade lui-même lorsqu'il était ministre des Transports. « A notre arrivée ici, on a trouvé une situation où beaucoup de mécanismes avaient été mis en place. Rien que sur le patrimoine immobilier de l’aéroport, sur une dizaine d’années, on atteint la bagatelle de 30, 40, 50 milliards assez facilement, en cumulant les petits ruisseaux de milliards tirés de l’exploitation de sociétés comme celles d’assistance au sol, de transport des passagers, d’exploitation de l’aéroport, a dénoncé le ministre. Et si vous étendez ces mécanismes sur l’ensemble des activités concernées - la finance, l’exploitation portuaire, l’immobilier -, on atteint des chiffres qui sont vertigineux pour les Sénégalais mais qui n’en sont pas moins réels », accuse Thierno Alassane Sall, cité par RFI. Mis en demeure, Karim Wade a jusqu'au 14 avril pour justifier du caractère licite de son patrimoine: 694 milliards de francs CFA, soit 1 milliard d’euros.