L'arrivée en France de ce comparateur de billets d'avions développé et proposé par le premier moteur d'indexation du Web fait l'effet d'un coup de tonnerre dans le milieu des voyagistes en ligne. Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, et donc de Voyages-SNCF, y voit même "une dangereuse hégémonie" capable de provoquer "un tsunami économique"... Google Flight Search est-il si efficace qu'il fait trembler les autres acteurs de la vente de billets d'avion en ligne ? Après plusieurs essais de recherche de billets, nous avons trouvé le comparateur de Google, dans sa première version, plutôt décevant et incomplet face à d'autres comparateurs français. Lancé aux Etats-Unis en septembre 2011, Google Flight Search est disponible depuis le 19 mars 2013 dans cinq pays européens - France, Royaume-Uni, Italie, Espagne et Pays-Bas. Comprendre, le comparateur de Google permet de chercher des vols seulement au départ de l'un de ces cinq pays, mais pas ailleurs. Déjà, en occultant les départs de Bruxelles, Genève ou Luxembourg, Google fait preuve de méconnaissance du trafic transfrontalier qui pèse lourd en France. Heureusement, si le départ est limité à ces cinq pays, on peut choisir n'importe quel point d'arrivée aux quatre coins du monde. 8 langues sont disponibles : anglais, français, italien, espagnol, basque, catalan, galicien et néerlandais. L'interface de Google Flight Search est épurée : un champ aller-retour à remplir, les dates départ et arrivée à indiquer, et une carte qui affiche des destinations accessibles à partir du point de départ. En surfant sur la carte on peut explorer les destinations disponibles et découvrir en direct les prix des billets les moins chers. L'outil de recherche comprend une liste d’options, pratiques il faut le reconnaître, pour trouver rapidement le vol qui convient le mieux. Un graphe permet de comparer les prix des billets à différentes dates sur une durée de plusieurs mois, ce qui permet de voir rapidement la date la moins chère. Bien entendu, il est possible filtrer sa recherche par prix, par compagnie aérienne ou par durée de vol. Au résultat, Google Flight Search propose une sélection des meilleurs vols, basée sur le coût et le temps de trajet total et couvrant une variété de compagnies aériennes. Mais on peut toujours voir l'intégralité des vols existants en sélectionnant «Tout afficher». Après avoir sélectionné son vol, on est directement redirigé vers la page de la compagnie aérienne choisie ou du voyagiste vendeur en ligne, pour confirmer et acheter son billet d'avion. Après quelques essais au sein de la rédaction d'Air-Journal, nous constatons que le comparateur de Google n'affiche pas tous les vols disponibles ni les prix les plus bas. Google Flight Search reconnaît lui-même qu'il n'affiche pas toutes les compagnies aériennes. « Certaines compagnies aériennes ne sont pas disponibles sur Google Flight Search : Ryanair, Swiss, Lufthansa, easyJet », prévient un message sur le comparateur. « Nous ne sommes pas toujours en mesure de montrer tous les résultats pour toutes les compagnies aériennes, mais nous le précisons alors clairement », écrit Google sur son blog. En plus de certaines compagnies aériennes qui ne sont pas référencées, le comparateur oublie aussi des voyagistes en ligne. Conséquence, il n'affiche pas les billets au meilleur prix. Pour exemple, nous avons comparé Google Flight Search au jeune comparateur français Airwigo qui, lui, intègre les gros voyagistes comme Bourse des vols, Go Voyages, etc. Une recherche de billets, par exemple, vers les Dom-Tom place Airwigo vainqueur, avec des prix moins chers que Google sur les mêmes vols. Un aller-retour Paris-Pointe-à-Pitre sur Air Caraïbes en avril est à 467 euros sur Airwigo, il est à 493 euros sur Google Flight Search. idem pour un aller-retour Paris-Saint-Denis à la Réunion, Airwigo propose un billet sur Corsairfly à 791 euros, Google affiche le même vol plus cher à 806 euros. Au final, nous avons trouvé le comparateur de Google, dans sa première version, plutôt décevant et incomplet. Il faudra à Google Flight Search une nouvelle version plus efficace pour vraiment menacer le secteur du voyage francophone en ligne.