La compagnie aérienne Air France effectue aujourd’hui sa dernière liaison aérienne entre Strasbourg et l’aéroport de Paris – Charles de Gaulle, une route désormais proposée en TGV. Le vol AF7761 en Embraer E-170 décolle de Strasbourg - Entzheim ce 2 avril 2013 pour arriver à Roissy à 9h00, mettant fin aux liaisons aériennes entre les deux aéroports. Les voyageurs de la compagnie nationale française désirant prendre des vols en correspondance à CDG depuis Strasbourg bénéficient désormais de quatre allers-retours pas jour en train à grande vitesse, soit le même nombre de rotations – mais cette fois entre les gares TGV de Strasbourg et CDG : départs à 6h01, 9h46, 12h16 et 19h01, et retours de la capitale à 7h29, 10h26, 12h36 et 18h28. La partie ferroviaire du trajet, en partenariat avec la SNCF, est complètement transparente pour les passagers : réservation unique, billet unique et du personnel Air France dédié dans les gares, l’heure limite d’enregistrement (pour tout le voyage) étant en outre fixée à 15 minutes avant le départ du train à Strasbourg, dans un terminal dédié de 130 m². Un acheminement en taxi est en outre proposé à Strasbourg pour les clients de Première et classe Affaires. Environ 100 000 sièges, uniquement en première classe et bientôt équipés d’un accès internet, seront proposés chaque année sur cette liaison qualifiée de « bimodale », une première sur une ligne intérieure alors que l’offre TGVair est déjà proposée par de nombreuses compagnies aériennes pour relier les villes de province au hub parisien. Le trajet en TGV entre Strasbourg et Paris dure actuellement deux heures et demie, mais devrait être ramené à 1h50 en 2017 avec la deuxième phase de la ligne à grande vitesse – date à laquelle le Strasbourg – Orly d’Air France (cinq rotations quotidiennes cet été) pourrait également disparaître. Le remplacement de l’avion par le train avait été annoncé en juillet 2012 par la compagnie de l’alliance SkyTeam, la liaison Strasbourg – Paris souffrant trop de la concurrence de la SNCF. Il aurait dû être effectif dès le début décembre, mais les élus locaux qui réclamaient l’abandon du projet avaient obtenu un sursis de quatre mois. Le directeur régional Thierry de Bailleul expliquait alors que les recettes unitaires de la ligne sont « parmi les plus faibles » du réseau intérieur, et précisait que les 100 000 places proposées en TGV correspondent au trafic en correspondance à CDG (plus 40 000 passagers en point-à-point). Le passage au train diminue immédiatement les coûts d’Air France, mais il faudra au moins deux ans avant que la ligne ferroviaire permette une hausse des recettes. Rappelons que l’aéroport de Strasbourg a connu une hausse de 8 % de son trafic l’année passée, passant à 1 166 000 passagers, les lignes domestiques progressent globalement de 6 % alors que celles vers Paris ont souffert justement de la concurrence du TGV (-11,5 % sur Orly et + 1 % sur Charles de Gaulle).