La 14ème chambre correctionnelle du tribunal de Bobigny a condamné aujourd'hui Air France à une amende de 10000 euros pour avoir débarqué une passagère pro-palestinienne au départ d'un vol vers Israël. En outre la compagnie nationale doit verser à la plaignante 3000 euros au titre de dommages et intérêts et frais d'avocat. Il y a un an, le 15 avril 2012, Horia Ankour, une étudiante-infirmière de 30 ans originaire de Carcassonne, embarquait avec d’autres militants pro-palestiniens sur le vol AF4384 Nice – Tel Aviv, afin de participer à l’inauguration d’une école arabe à Bethléem. Se trouvant déjà sur son siège, elle avait été interrogée par une hôtesse qui voulait savoir si elle avait un passeport israélien, puis si elle était de confession juive. Ses réponses négatives avaient entrainé un débarquement d’office. Lors des audiences au tribunal de Bobigny, Air France a justifié le débarquement de la passagère au départ du vol en soulignant qu'elle était sur une "liste noire de personnes indésirables" de l'immigration israélienne et qu'elle n'aurait pas pu, de toute façon, entrer en Israël à son arrivée. En effet, sur les 1500 militants pro-palestiens attendus à Bethléem, plusieurs centaines figuraient sur des « listes noires » envoyées par l'Etat hébreu aux compagnies aériennes. Israël étant un Etat souverain, son service d'immigration est en droit de refouler des passagers. Outre Air France, d'autres compagnies comme Lufthansa, Turkish Airlines, Austrian Airlines, et les low cost britanniques Jet2.com et easyJet (pour celles connues), s’y étaient également soumises et ont filtré les passagers au départ des vols vers Israël. Mais la justice française a estimé qu'Air France a fait preuve de "discrimination caractérisée" envers une passagère, en la débarquant d'un avion au motif qu'elle est non-juive.