La compagnie aérienne low cost Red Wings Airlines, dont un Tupolev 204 s’était écrasé à Moscou - Vnoukovo en décembre causant la mort de cinq personnes, a été revendue pour 25 centimes d’euros par son propriétaire. Le milliardaire russe Alexandre Lebedev a confirmé le 4 avril 2013 avoir revendu Red Wings pour une rouble symbolique à un groupe d’investisseurs non précisé, y compris les huit TU-204 de sa flotte. Les acquéreurs ont hérité dans le même temps de la suspension de licence de la low cost, mise en place début février après des enquêtes qui avaient révélé des violations des règles de sécurité, entre autres dans la maintenance ou la formation des pilotes, Red Wings « n’ayant pas pris les mesures nécessaires pour les corriger ». L’agence fédérale du transport aérien Rosaviatsia expliquait alors que Red Wings n’avait pas les ressources financières pour continuer ses opérations, tout en soulignant que cette décision n’était pas liée au crash du 29 décembre 2012, quand un Tu-204 arrivant vide de République Tchèque s’était écrasé à l’atterrissage dans l’aéroport russe, tuant cinq des huit membres d’équipage et faisant trois blessés graves. « J’ai tout fait pour sauver la compagnie », a expliqué le milliardaire dans son blog, avant de préciser qu’il avait pris la décision de vendre Red Wings « par peur des bureaucrates » en charge de l’aviation civile. Lebedev, opposant bien connu du Kremlin, avait dénoncé une perte de licence « sans raison » et laissé entendre qu’il s’agissait d’une manœuvre politique, les officiels « préférant suspendre Red Wings plutôt que le Tupolev ». Red Wings opérait huit Tu-204-100 de 210 places en une classe unique (et avait 44 TU-204SM en commande, ce qui en faisait le plus grand opérateur et la compagnie de lancement pour ce modèle plus économe), sur des vols réguliers ou charter entre la Russie, la Bulgarie, la République tchèque, l’Espagne, l’Egypte, le Maroc... Le TU-204 n’avait jamais connu d’accident mortel, mais en mars 2010, un atterrissage manqué de nuit par brouillard à l’aéroport de Moscou Domodedovo avait fait 8 blessés sérieux parmi l’équipage, les causses de l’accident ayant alors été attribuées à des erreurs humaines.