Le constructeur européen Airbus lance aujourd’hui la construction de sa ligne d’assemblage à Mobile en Alabama, sa cinquième dans le monde. La première pierre de la FAL sera posée ce 8 avril 2013 lors d’une cérémonie on ne peut plus officielle, à laquelle devraient participer les leaders d’Airbus et de sa maison-mère EADS, les élus locaux ainsi que des sous-traitants américains – et des compagnies aériennes clientes de l’avionneur, un A320 s’y étant posé samedi soir pour servir de toile de fond. Airbus va investir 600 millions de dollars (461 millions d’euros) dans la ligne d’assemblage, qui sera consacrée à l’A320 et doit ouvrir ses portes en 2015. Mille personnes devraient être employées à Mobile une fois que la FAL tournera à plein, avec un rythme de production de quatre monocouloirs par mois prévu pour 2017, en plus du millier de postes déjà sur place dans la maintenance, le service ou la formation. L’Alabama est l’un des états américains où les syndicats ne peuvent pas forcer les travailleurs à adhérer. Le site d’assemblage américain est le cinquième d’Airbus après ceux de Toulouse, Hambourg, Tianjin et Séville (A400M pour ce dernier). Il avait été retenu par Airbus pour le contrat géant des ravitailleurs en vol de l’Armée de l’Air américaine, perdu puis gagné puis finalement perdu face à Boeing après de multiples péripéties. « Nous devons être plus visibles aux Etats-Unis », déclarait le PDG d’Airbus Fabrice Brégier en juillet dernier lors de l’annonce de la future FAL. L’avionneur reste en effet loin derrière son concurrent sur le premier marché mondial, avec environ 20% des avions en service, même si la dernière compagnie traditionnelle exclusivement Boeing, American Airlines, a mis fin à cette politique en 2011 avec une commande géante de 260 monocouloirs (dont 130 A321neo). Autre avantage d’avoir une FAL aux Etats-Unis, les coûts seront calculés en dollars, monnaie de référence dans la vente d’avions, ce qui permettra à l’avionneur d’échapper aux fluctuations des taux de change. Rappelons qu’Airbus avait en outre annoncé en octobre sa volonté de doubler ses 12 milliards de dépenses annuelles auprès des sous-traitants américains, qui sont environ 400 dans une quarantaine d’états avec plus de 200 000 emplois. « Nous sommes persuadés que ces chiffres vont augmenter dans les prochaines années », expliquait alors Allan McArtor, le président d'Airbus Americas.