Le tribunal de grande instance de Bobigny a placé hier en redressement judiciaire le CCE de la compagnie aérienne Air France, désormais dirigé par un administrateur qui devrait décider de nouvelles mesures d’économies. Pas de surprise le 23 avril pour le CCE, un des plus gros de France avec son budget dépassant les 90 millions d’euros et ses 200 salariés: la cessation de paiement est « caractérisée » selon l’expert-comptable mandaté par le tribunal, les dettes (en particulier envers les autres CE de la compagnie) et les dépenses prévues avant la fin du mois (salaires entre autres) étant supérieures aux actifs disponibles. Le CCE est placé sous observation jusqu’au 5 août prochain. D’ici là, le plan de restructuration pourrait s’enrichir de nouvelles mesures, par exemple la baisse des prestations ou la vente d’actifs, afin de clore le plan de départs volontaires. Le secrétaire général du CCE Didier Fauverte s'est « réjoui » de cette décision dans les colonnes du Parisien, expliquant qu’elle allait apporter de l’oxygène financier à l’organisme. « Nous sommes capables de redresser la barre », explique-t-il, car « depuis deux ans nous avons une exploitation à l'équilibre, voire légèrement positive. Une fois que l'on aura bouché ce trou de trésorerie, on sera beaucoup plus à l'aise ». L’élu CFDT Michel Salomon prévient de son côté que « cette fois, ni la session ni le juge ni l'administrateur ne laisseront les choses partir dans le flou »", et qu’une « phase de départs non volontaires soit prévue ». Il plaide cependant pour le dialogue et « une confiance retrouvée », chose bien difficile depuis des années au sein du CCE où la CFE-CGC dénonçait la « gestion délirante » de la CGT avec des « frais de fonctionnement exorbitants ». Un avocat a rappelé au Figaro que le CCE est une entreprise comme les autres (indépendante juridiquement d’Air France) et pourrait techniquement être liquidé, une possibilité jugée peu probable par le quotidien. Tous les salariés seraient alors licenciés, et leur reclassement au sein du groupe serait « possible mais pas automatique », les actifs étant vendus jusqu’à remboursement des créanciers. Un nouveau CCE serait immédiatement reformé, avec des comptes à zéro…