La Commission Européenne a lancé hier une enquête approfondie sur le rachat de la compagnie aérienne Olympic Air par sa rivale grecque Aegean Airlines, craignant l’apparition d’un monopole et une hausse des prix. Dans un communiqué du 23 avril 2013, la Commission explique que le risque de monopole, utilisé en 2011 pour rejeter une première tentative de fusion, est « toujours présent ». L’enquête préliminaire a révélé la probabilité d’un « problème de concurrence » sur plusieurs lignes intérieures, dont celles reliant l’aéroport d’Athènes à Alexandroupolis, Chania, Corfou, Kos, Mytilène et Santorin où la concurrence n’existerait plus. Et les engagements proposés par Aegean Airlines pendant l’enquête ne semblent pas avoir convaincu l’autorité européenne de la concurrence, surtout que la rivale Cyprus Airways (elle aussi objet d’une enquête) est en grosse difficulté financière et pourrait se retirer de certaines liaisons où elle fait face aux deux transporteurs grecs. Le commissaire européen Joaquin Almunia a souligné « avoir le devoir de veiller à ce que les passagers grecs et les visiteurs étrangers puissent voyager à des prix compétitifs, a fortiori en cette conjoncture économique difficile ». En d’autres termes, Aegean Airlines devra proposer d’autres concessions que celles déjà soumises, dont par exemple la promesse de limiter les prix sur certaines lignes intérieures. Ce qui rappelle le cas de la low cost Ryanair, forcée au même exercice avant de se voir finalement opposer un veto à sa tentative d’OPA sur Aer Lingus. La compagnie de Star Alliance avait annoncé en octobre 2012 avoir trouvé un accord pour racheter 100% d’Olympic Air au Marfin Investment Group, une transaction estimée à 72 millions d’euros. Un mois plus tard, ayant enregistré des résultats financiers en forte baisse, elle avait demandé à Bruxelles d’accélérer sa décision. Déception donc : la Commission a désormais jusqu’au 3 septembre pour se prononcer. Aegean Airlines et Olympic Air contrôlent environ 90% du marché intérieur grec, la première proposant 53 destinations en majorité à l’étranger et la seconde 45 presqu’uniquement en Grèce.