La compagnie aérienne low cost Ryanair a inauguré une base à Chania (La Canée) sur l’île de Crète, sa première en Grèce à qui elle a présenté un plan visant à atteindre 10 millions de passagers par an. Depuis le 25 avril 2013, un Boeing 737-800 de la spécialiste irlandaise du vol pas cher est basé sur l’aéroport de Chania - Ioannis Daskalogiannis, dans l’ouest de l’île, où 26 routes sont désormais disponibles. Dont celles depuis Marseille, inaugurée le même jour avec un vol tous les jeudis, Charleroi et dix nouveautés (Billund, Brême, Bristol, Eindhoven, Katowice, Memmingen, Thessalonique, Venise, Vilnius et Varsovie). Ryanair vise les 500 000 passagers par an à Chania, où un investissement de 85 millions de dollars doit conduire au maintien de 500 emplois sur site. Si la base de Chania, sa 57eme, est initialement modeste, les plans de Ryanair pour la Grèce le sont moins : la low cost veut y transporter 10 millions de passagers par an d’ici 2016, contre 1,4 espérés cette année dans un pays où elle est arrivée en mai 2010 et dessert aujourd’hui dix aéroports (85 routes). Lors de son passage à Athènes, Michael Cawley a expliqué au ministre du tourisme Kostas Chatzidakis que son plan signifiait des revenus annuels de 4,5 milliards d’euros et 10 000 emplois. Avec un hic : l’aéroport de la capitale qui « refuse de discuter avec Ryanair », malgré la « chute de 22% du trafic, passé de 16,4 millions de passagers par an en 2008 à 12,8 l’année dernière ». La low cost souhaite un abaissement de la taxe d’aéroport de 12 à 5 euros parmi d’autres réformes, baisse à laquelle le gestionnaire AIA est opposé. Selon M. Cawley, un changement de position d’AIA et un « deal low cost réaliste » lui permettrait d’y amener 4 millions de voyageurs annuels d’ici 2016, en plus de 2 millions à Thessalonique et 4 millions dans les autres plateformes desservies (dont deux nouvelles, Kalamata et Zakynthos). Mais un autre obstacle se dessine déjà, le gouvernement s’apprêtant à privatiser la gestion de 21 aéroports régionaux (mis en leasing pour 30 ou 35 ans, avec possibilité de développer des commerces alentours) ; ce qui pour Ryanair signifiera sans doute des charges plus élevées, et donc une moindre compétitivité.