Le groupe aéroportuaire turc TAV, détenu à 38 % par Aéroports de Paris (ADP) est éliminé de l’appel d’offre pour la construction et la gestion du troisième aéroport d’Istanbul prévu pour accueillir 150 millions de passagers annuels, ce qui en ferait le plus grand du monde. C’est finalement un consortium d’entreprises turques du BTP qui a mis 22,1 milliards d’euros sur la table, qui a remporté l’appel d’offres lancé par le gouvernement turc en janvier dernier. Pour Augustin de Romanet, le nouveau PDG d’ADP, les enchères étaient trop élevées et il n’a pas voulu dépasser le montant maximal qu’il s’était fixé, soit 21,5 milliards d’euros. ADP qui a acquis l’an dernier 38 % du premier groupe aéroportuaire turc TAV Airports, a qualifié par la voix de son PDG, de « mauvaise nouvelle » son retrait du processus d’appel d’offres. Mais il a indiqué que le gouvernement turc avait l’intention de verser une indemnisation à TAV, d’un montant encore à calculer, certains experts évoquant une somme aux alentours de 300 millions d’euros. Le futur aéroport d’Istanbul, le troisième aussi, avec une capacité d’accueil de 150 millions de passagers par an à son terme (d’ici 25 ans), sera le plus grand du monde : plus grand que Londres Heathrow, premier aéroport en passagers internationaux (70 millions de passagers en 2012) ou qu’Atlanta, premier aéroport en trafic passagers à la fois domestiques et internationaux (90 millions de passagers). C’est un consortium turc d’entreprises du BTP nommé Limak, réputé proche du gouvernement turc, qui a remporté la mise. TAV Airports opère aujourd’hui sur les aéroports Atatürk d’Istanbul, d’Ankara, Izmir, Antalya en Turquie, de Tbilissi et Batumi en Géorgie, de Monastir et Enfidha-Hammamet en Tunisie ou encore de Skopje en République de Macédoine.