Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) se mobilise pour la libération des deux pilotes français accusés de trafic de drogue et emprisonnés depuis mars 2013 en République dominicaine. L'affaire avait fait grand bruit à l'époque, l'avion que pilotaient les Français est le Falcon 50 privé de l'opticien Alain Afflelou. La police dominicaine avait saisi dans le Falcon 50 en partance vers la France au total 26 valises contenant 680 kilos de cocaïne. Les deux pilotes, Bruno Odos et Pascal Fauret, clament depuis leur innocence, affirmant qu'ils n'étaient pas absolument au courant du contenu des valises. "Victimes collatérales du démantèlement d'un réseau de narcotrafiquants mis à jour après de longs mois d’enquête, les autorités dominicaines ont décidé, le 28 mai 2013, de maintenir Bruno Odos et Pascal Fauret en détention provisoire, dans des conditions carcérales psychologiquement difficiles, alors que leur dossier est juridiquement vide. Leur seul tort est d’avoir été, ce jour-là, les pilotes d'un avion dans lequel ont été placés, avec la complicité de plus de 35 personnes de l’aéroport de Punta Cana, autorités aéroportuaires et douanières comprises, 700kg de cocaïne conditionnés dans des bagages", écrit le SNLP dans un communiqué. Et de rappeler : Il s'agissait d'un vol de transport public de passagers, soumis à la même réglementation que n'importe quel vol d'une compagnie régulière. Les deux pilotes effectuaient ce vol en tant que salariés de leur compagnie aérienne (SN-THS) qui les avait désignés pour le faire. La République Dominicaine, en tant que membre de l'Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), est tenue de scanner l'ensemble des bagages (soute et cabine) de tous les passagers. Ces vérifications sont de la seule responsabilité des autorités locales. Les pilotes d'un vol de transport public sont uniquement tenus de vérifier la masse (poids total de la charge embarquée) et le centrage (répartition des passagers et bagages) de l'avion en s'assurant qu'ils permettent à l'avion de toujours rester dans son domaine de vol. En aucun cas les pilotes d’un vol de transport public n’ont de pouvoir de douane ou de police qui les autoriseraient à vérifier le contenu des bagages de leurs passagers. Pour conclure, le SNPL s’engage dans la défense de ces pilotes, en interpellant notamment les plus hautes autorités de l'Etat français. Il reste très attentif à la durée de la détention arbitraire de Bruno Odos et Pascal Fauret et aux conséquences que cette arrestation peut engendrer sur l’ensemble de la profession. Quant à Alain Affelou, il n'a toujours pas récupéré son Falcon 50, saisi par les autorités de République dominicaine. Son appareil était L’appareil était loué par un tiers via une société lyonnaise, et lui-aussi n'était pas au courant du contenu. Il a porté une plainte pour "abus de confiance" contre la société de la location auprès du tribunal de Marseille, où est instruit le volet français du dossier.