La guerre des petites phrases à une semaine du salon aéronautique du Bourget (17-23 juin 2013) est bien lancée. L’avionneur européen s’est ainsi engagé à ne pas renouveler les faux pas de Boeing qui l’ont conduit à immobiliser au sol la totalité de la flotte B787 en service dans le monde. L’annonce précède, faut-il le rappeler, un premier vol inaugural très attendu cette semaine. Selon Fabrice Brégier, directeur général d’Airbus, l’A350 est « un avion mature avec des risques technologiques limités… et je n'ai pas envie de lancer un appareil cloué au sol» (sic !), allusion évidemment au B787 de son concurrent Boeing et à la précédente pique du patron de Boeing McNerney qui avait commencé les hostilités en déclarant : "Ils (Airbus n.d.l.r.) n’ont pas d’appétit pour lancer un avion de zéro" à propos du 777X. Alors ? L’A350 sera-t-il ou ne sera-t-il pas présent en survol au salon du Bourget  ? Déjà certaines fuites affirment que le premier vol test se déroulera cette semaine (jeudi 13 selon des sources non officielles et si la grève annoncée en ce milieu de semaine prochaine  des aiguilleurs du ciel ne vient pas perturber son plan de vol, voire le samedi 15). Il faudra ensuite quelques jours pour analyser rigoureusement toutes les données de ce premier vol d’une durée de quatre heures avant d’en opérer de suivants. Si la météo est favorable, l’hypothèse d’un vol dans le ciel du salon du Bourget avec décollage et atterrissage sur l’aéroport de Toulouse-Blagnac, est plausible. Ce serait un joli coup médiatique pour Airbus alors que l’on s’attend à une belle empoignade lors du salon aéronautique entre les deux constructeurs sur le marché des long-courriers. Boeing veut définitivement tourner la page de ses déboires Dreamliner, et annoncer le lancement d’autres versions, du Dreamliner, le 787-10X, ou de son long-courrier best seller avec le B777-9X. D'ores et déjà, Fabrice Brégier a continué d'enfoncer le clou dans les batteries de son rival, décrivant le 777X comme un «tigre de papier» que Boeing a dû sortir des ses cartons : « Avec leur appareil, ils vont arriver tard, c’est notre succès qui les oblige à réagir ». Ou encore : « Nous sommes en train de rattraper notre retard avec l’A350. Notre avion a plus de potentiel que le 787, et la version A350-1000 affiche les mêmes performances que le 777-300ER, avec 25% de consommation en moins». Outre les méga-commandes attendues sur le lucratif créneau des long-courriers, la guéguerre des petites phrases entre ces deux grands rivaux historiques promet à n'en pas douter un croustillant salon du Bourget.