Le fondateur et principal actionnaire de la compagnie aérienne low cost easyJet Sir Stelios Haji-Ioannou s’opposera comme prévu à la commande de 135 Airbus annoncée lors du Salon du Bourget, même s’il s’attend à ce qu’elle soit approuvée. Pas de surprise de la part de Sir Stelios, qui contrôle environ 37% du capital de la spécialiste britannique du vol pas cher : son opposition à toute commande géante d’avion est connue de longue date. Il l’a toutefois réitérée le 1er juillet 2013 dans une lettre ouverte, expliquant qu’il n’est « pas contre le remplacement d’avions ayant atteint la limite d’âge économique, mais contre l’acquisition d’appareils pour trois fois le prix qu’il a payé au début des années 2000 ». Lors du vote des actionnaires prévu le 11 juillet, il votera donc contre l’achat de 35 Airbus A320 classiques, livrables entre 2015 et 2017, et de cent A320neo livrables entre 2017 et 2022 (plus cent autres en option), qu’il présente comme « une bonne affaire pour Airbus et une mauvaise affaire pour les actionnaires ». L’échelle temporelle est un argument développé par Sir Stelios, qui souligne que cette commande engage easyJet « pour neuf ans, un cycle de vie entier pour une compagnie aérienne », et ajoute qu’aucun des membres actuels du conseil d’administration de la low cost ne sera en place en 2022. Il les menace d’ailleurs de manière à peine voilée de suites juridiques si l’accord signé avec Airbus « se révèle mauvais dans le futur ». La direction d’easyJet n’a pas commenté officiellement les déclarations de son fondateur. Rappelons toutefois que lors de l’annonce de la commande au Bourget le 17 juin dernier, d’une valeur de 8,9 milliards d’euros hors options mais au prix catalogue, la low cost avait précisé que les A320neo ont été obtenus à des conditions plus avantageuses que les A320ceo, payés aux termes du contrat passé en 2002 entre les deux sociétés.