Il est des traditions qui ne plaisent pas à tout le monde : le syndicat Sud Aérien de la compagnie aérienne Air France s’est élevée contre un aller-retour gratuit vers New York effectuée par l’ancienne Première dame Carla Bruni. Si tous les anciens présidents de la République et leurs épouses peuvent voyager gratuite ment sur le réseau de la compagnie nationale et celui de la SNCF, une courtoisie établie de longue date, le syndicat estime qu’il s’agit d’un « acte crapuleux » en plein plan de restructuration Transform 2015, alors que « nous ne sommes plus en monarchie ». Affirmant que l’ex-locataire du Palais de l’Elysée avait non seulement évité de payer le prix du billet, estimé selon les périodes entre 8900 et 15 000 euros, mais que les taxes de 500 euros avaient été offertes par Air France le 23 juin 2013, Sud Aérien s’empresse évidemment de dire que « ce n'est pas la question individuelle de Carla Sarkozy : c'est juste que s'il y a des règles il faudrait qu'elles soient communes, et le fait d'utiliser la compagnie pour ses amis ou les amis de ses amis ». Le délégué syndical Léon Crémieux explique que « c'est crapuleux surtout au moment où on demande aux salariés de subir des reculs sociaux (blocage des salaires et des avancements, suppressions de postes) » et que la compagnie « nous fait croire que la situation est catastrophique ». A ce buzz assuré, Air France a répondu qu’il est « de tradition que les anciens présidents de la République et leurs familles puissent bénéficier des facilités de transport dans la classe de réservation la plus élevée ». Ces privilèges à vie sont pris en charge par l'État, et régis par une loi du 3 avril 1955, enrichie en 1985 par des avantages en nature dont justement ces voyages gratuits sur Air France et avec la SNCF.