Le NTSB a révélé de nouveaux détails sur les derniers instants du vol OZ214 de la compagnie aérienne Asiana Airlines, avant son crash samedi à l’aéroport de San Francisco qui a fait 2 morts et 180 blessés, alors que l’attention se portait sur le rôle du copilote instructeur. Lors d’une conférence de presse le 9 juillet 2013, l’équivalent américain de notre BEA a expliqué le déroulement de l’approche du Boeing 777-200ER de la compagnie sud-coréenne, à partir du désengagement du pilote automatique 82 secondes avant l’impact, la vitesse d’atterrissage étant alors entrée dans les systèmes à 158 neouds. « Rien d’anormal n’est signalé à cet instant », raconte Deborah Hersman, dirigeante du National Transportation Safety Board, en se basant sur les données des enregistreurs de vol, et 9 secondes plus tard l’altitude est de 1400 pieds (426 mètres), avec une vitesse de 170 nœuds. 54 secondes avant l’impact, la vitesse tombe à 149 nœuds et l’altitude à 1000 pieds. La première anomalie est enregistrée 34 secondes avant l’impact, quand la vitesse tombe à 134 nœuds – trois de moins que la cible optimale pour atterrir – à une altitude de 500 pieds, le copilote instructeur réalisant le problème. 16 secondes avant l’impact, la vitesse n’est plus que de 118 nœuds et l’altitude de 200 pieds, les pilotes réalisant en outre que l’avion n’est pas parfaitement aligné sur la piste d’atterrissage et tentant de corriger la trajectoire. 8 secondes avant l’impact, la vitesse n’est plus que de 112 nœuds à une altitude de 125 pieds, les boîtes noires enregistrant un début de remise de gaz, et une seconde plus tard une voix est entendue demandant plus de vitesse. L’alarme de stall retentit 4 secondes avant l’impact, et à 3 secondes la vitesse la plus basse est enregistrée à 103 nœuds, les réacteurs étant à mi-poussée et en hausse avec une réponse normale. Une demande de go-around est faîte 1,5 secondes avant l’impact, qui a lieu à une vitesse de 106 nœuds quand la queue du Boeing heurte la digue en bout de piste. Le NTSB a fini d’interroger les trois pilotes présents dans le cockpit lors du crash d’Asiana Airlines, qu’il décrit comme « très coopératifs », le quatrième étant toujours entendu. Le copilote en particulier a confirmé s’être rendu compte que l’avion était trop bas (à 500 pieds, 34 secondes avant l’impact) mais a supposé que la vitesse était automatiquement maintenue – avant de s’apercevoir que ce n’était pas le cas à 200 pieds, trop tard pour ajuster la puissance et éviter le crash. La possibilité d’un mauvais fonctionnement de l’auto-throttle est un des éléments examinés par les enquêteurs, qui répètent qu’aucune conclusion sur les causes du crash ne peut être avancée pour le moment. Le copilote faisait ce jour-là son premier vol en tant qu’instructeur, ayant obtenu sa licence un mois plus tôt, et voyageait pour la première fois avec le pilote qui n’avait que 43 heures d’expérience sur 777 et n’en avait jamais posé un à San Francisco. Le NTSB a d’autre part souligné qu’aucune des quatre personnes présentes dans le cockpit n’avait été testé pour détecter une éventuelle présence d’alcool ou de drogue, un test systématique sur les équipages américains en cas de crash mais que le bureau et la FAA n’ont « pas l’autorisation légale d’imposer à des équipages étrangers ». Faux procès selon Asiana Airlines, pour qui « cela n’a rien d’anormal », tout instructeur devant un jour effectuer son premier vol en tant que tel. Tous ces détails ont provoqué la colère du syndicat ALPA (Air Line Pilots Association), premier syndicat au monde de pilotes, pour qui rendre publiques certaines données trop rapidement ne fait qu’alimenter les spéculations sur les raisons de l’accident  - en laissant entendre qu’il s’agit d’une erreur humaine. Il se dit « stupéfait » par la masse d’informations opérationnelles venues des boîtes noires rendues publiques « à ce stade de l’enquête », un fait « sans précédent » qui laisse supposer que le NTSB « s’est déjà fait une opinion » sur les causes du crash. Mme Hersman a répliqué que le bureau « travaille pour le public de voyageurs » et pense « important de montrer son travail ».