Les hôtesses et stewards du vol 214 d’Asiana Airlines qui s’est écrasé samedi à l’aéroport de San Francisco ont déclaré que l’évacuation des passagers avait été retardée de 90 secondes, un officiel affirmant de son côté que la version des pilotes sur l’auto-throttle différait de celle constatée par les enregistreurs de vol. Lors de son point de presse quotidien le 10 juillet 2013 sur le crash qui a fait 2 morts et plus de 180 blessés, la dirigeante du NTSB Deborah Hersman a expliqué qu’un pilote avait ordonné le personnel de cabine de ne « pas commencer l’évacuation des passagers immédiatement » une fois le Boeing 777-200ER de la compagnie sud-coréenne immobilisé après son crash. 90 secondes plus tard, un steward a vu des flammes hors de l’appareil et averti le cockpit, l’ordre d’évacuation étant alors donné. Soulignant que la procédure n’était pas toujours immédiate selon les circonstances des accidents, Mme Hersman a ajouté qu’il fallait « comprendre ce que les pilotes pensaient à cet instant », alors qu’ils étaient encore en communication avec la tour de contrôle. Les pompiers sont entrés en action 3 minutes après le crash. Deux PNC ont été bloqués quand des toboggans se sont gonflés à l’intérieur de la cabine sur le côté droit de l’appareil, là où le carburant échappé d’un réservoir brisé s’était enflammé au contact du réacteur, et ont dû être aidés pour sortir de l’avion – l’un avec une jambe cassée. Trois autres ont été éjectés avec leurs sièges quand l’arrière de l’avion a été arraché par l’impact et restent hospitalisés avec des blessures graves, le NTSB ne les ayant pas encore interrogés. Dans une conférence de presse séparées, la chef de cabine du vol 214 Yoon Hye Lee accompagnée de cinq collègues, dont une dans une chaise roulante, ont dit prier pour que les familles des victimes puissent se remettre au plus vite. Un officiel faisant partie d’une équipe d’enquêteurs américano-coréenne a d’autre part affirmé hier que la version des pilotes sur le fait que l’auto-throttle était engagé ne « correspond pas à ce que disent les boîtes noires » : selon lui, le système qui permet de réguler la vitesse de l’appareil a été désengagé en même temps que le pilote automatique 82 secondes avant l’impact. Le NTSB n’a pas officiellement commenté cette annonce (la retranscription des conversations du cockpit n’étant pas terminée), pas plus que la discordance apparente entre les déclarations du copilote instructeur sur le moment exact de ses réactions et les enregistrements vocaux du cockpit. En revanche Mme Hersman a dit que les enquêteurs cherchaient à comprendre la source de la « lumière brillante » qui aurait « ébloui temporairement le pilote » à une altitude de 500 pieds, celui-ci ayant d’autre part expliqué qu’il avait dormi huit heures la nuit précédente et été « arrivé en avance à l’aéroport de Séoul pour être sûr d’être bien préparé pour ce vol avec un instructeur qu’il ne connaissait pas ». Deux des trois pilotes présents dans le cockpit au moment du crash en sont sortis indemnes, le troisième avec une côte fêlée. Le NTSB a « remis » hier soir la piste 28L aux autorités de l’aéroport de San Francisco, qui vont désormais devoir organiser l’évacuation des débris puis la réparation de la piste et de la digue – ce qui nécessitera « beaucoup de travail avant la réouverture de la piste » selon Mme Hersman. Autre détail appris hier : les 32 sièges de classe affaires disposaient de harnais aux épaules tandis que les 271 en Economie étaient équipés de ceintures de sécurité normales au niveau des hanches.