Le maire de Londres a une nouvelle fois affiché son opposition à toute extension de l’aéroport d’Heathrow, qu’il verrait bien remplacé par des milliers de nouveaux logements. Alors que l’engorgement du premier aéroport européen est légendaire, le bouillonnant Boris Johnson est revenu à la charge lors d’une conférence de presse le 15 juillet 2013. Il serait « complètement dingue » d’y construire une troisième piste, a-t-il déclaré, proposant au contraire sa disparition au profit de milliers, voire de « dizaines de milliers » de nouveaux logements ; d’un campus universitaire ou d’un centre technologique. Ce qui serait « une opportunité fantastique » pour Londres de développer un nouvel arrondissement ou une « ville jardin », alors que la capitale est confrontée à une « pénurie catastrophique » d’habitations. Les responsables d’Heathrow ont fait remarquer que fermer l’aéroport « coûterait » 114 000 licenciements et des frais bien plus importants que ceux engagés par la construction d’une troisième piste. Le maire est bien sûr revenu sur son idée fétiche, un aéroport flottant de quatre pistes construit dans l’estuaire de la Tamise où entre 9,4 et 10,7 millions de personnes seraient à moins d’une heure de trajet par transports publics (contre 9,2 à Heathrow selon ses services). Mais il y a ajouté deux autres : faire de Stansted le hub principal de Londres avec là aussi quatre pistes, ou construire une nouvelle plateforme sur une île au large du Kent. Une commission gouvernementale va étudier toutes ses propositions et quelques autres, l’objectif étant de répondre à la saturation des aéroports londoniens (ne pas oublier Gatwick et Luton, voire Southend) mais aussi de conserver le statut de Londres comme premier hub européen devant les Paris – CDG, Francfort et autres Amsterdam. Une première liste d’options retenues sera publiée en fin d’année, des études poussées devant être menées en 2014 – et la décision finale annoncée après les élections de 2015.