La compagnie aérienne low cost Ryanair est prête à réduire son trafic de 17% à l’aéroport de Charleroi si le gouvernement wallon maintient son projet de taxe de 3 euros par trajet sur les billets d’avion. Dans un communiqué du 17 juillet 2013, la spécialiste irlandaise du vol pas cher explique qu’en cas d’application de la nouvelle taxe dans les aéroports de la région début 2014, elle sera contrainte de réduire ses capacités de 17% à Charleroi - correspondant à la perte d’un million de passagers par an, et de 1000 emplois directs et indirects. Ryanair a beau jeu de rappeler l’impact d’une taxe similaire en Irlande, où le trafic aérien a fortement chuté, et cite un précédent projet de la Belgique en 2008 : abandonné, il a permis à la low cost de passer de 2,5 à plus de 6 millions de passagers par an en 2013. Autres exemples d’abandon de la taxe passager selon Ryanair, les Pays-Bas et le Danemark. Le patron de l’aéroport de Charleroi Jean-Jacques Cloquet parle lui aussi de « totale incompréhension quand on sait que la plupart des autres pays qui avaient lancé ce type de taxe ont fait marche arrière vu l'impact hyper négatif sur le développement ». Même son de cloche à Liège selon la RTBF, ou l’on dénonce en outre « l’absence totale de concertation » et « nouvelle insécurité juridique », qui pourrait chambouler les accords passés avec les compagnies aériennes au nom de la règlementation de 2009. Ces arguments sont rejetés par le ministre du budget André Antoine, selon qui « la Wallonie a investi plus d’un milliard d’euros dans les deux aéroports régionaux (Liège et Charleroi), avec à la clef un succès prodigieux. Il y a dix ans nous étions à moins d’un million de passagers, nous sommes actuellement à 6,7 millions de passagers annuels pour les deux aéroports ». Il dit ne pas craindre un exode vers Bruxelles – Zaventem, où la « redevance d’atterrissage est de 28 euros contre 2,3 à Charleroi ». « Est-ce inacceptable de passer de 26 à 29 euros sur les plus bas tarifs proposés par Ryanair ? » demande-t-il avant de rappeler que le projet de taxe sera réexaminé d’ici l’établissement du budget en septembre, et que la Wallonie « reste aux côtés de Ryanair » vu l’investissement prévu de 78 millions d’euros qui devrait permettre à la région d’accueillir 9 millions de passagers par an en 2020.