Toutes les nuits d’été et jusqu'au mois d'octobre, près de 400 employés et des dizaines d'engins s’activent sur le tarmac de l’aéroport de Paris – Charles de Gaulle, pour l'entretien des pistes et taxiways mais aussi de leurs abords, garantissant une parfaite sécurité du trafic aérien. Les équipes des aires aéronautiques de l'aéroport de Roissy ont démarré le programme des activités estivales, détaillées par ADP qui rappelle que l’hiver 2012-2013 a été marqué par un niveau d'enneigement record (30 jours de chutes de neige et environ 60 cm de neige cumulées au sol) depuis l'ouverture de CDG en 1974. Près de 400 femmes et hommes sont mobilisés durant tout l'été pour assurer au quotidien les meilleures conditions de sécurité pour l'accueil des avions sur le tarmac, un « nouveau défi » chaque saison selon Franck Goldnadel, directeur de l'aéroport Charles de Gaulle. A partir du mois de mai, les activités de fauchage s'accélèrent sur les quelques 1100 hectares d'espaces verts aux abords des pistes. La « campagne de tonte », qui dure environ six mois, est dictée par les conditions météorologiques et la maturité des végétaux qui oblige à surveiller la pousse de l'herbe : trop haute, l'herbe peut déclencher les radars au sol et perturber les instruments d'aide à la navigation aérienne ; trop basse, elle devient le lieu de prédilection des oiseaux. Selon Gérard Lacroix, agent péril animalier, « on compte sur l'aéroport plus d'une centaine d'espèces d'oiseaux. C'est très tôt le matin et le soir que les oiseaux sont les plus présents car ils peuvent trouver de nombreux insectes. Les zones herbeuses ne sont jamais taillées à moins de 10 centimètres car, quand l'herbe est haute, les oiseaux ne se posent pas, cela leur mouille les ailes » (voir nos reportages à Orly ici et ici). Ils sont une quinzaine d'agents à surveiller en permanence les 3 200 hectares d'herbes, de pistes et de routes, à bord de véhicules tout terrain, pour empêcher les volatiles de perturber les décollages et les atterrissages. Les équipes sont mobilisées toutes les nuits sur différentes machines qui fauchent, tondent, débroussaillent et ramassent l'herbe dès l'arrêt du trafic. Environ 800 m³ de végétaux sont récoltés au cours de la saison estivale, et dirigés vers des stations de compostage. A chaque atterrissage ou décollage, les pneus d'avions déposent de la gomme sur les pistes. Par conséquent, des nettoyeurs haute-pression appelés dégommeuses sont utilisés deux à trois fois par an pour retirer les dépôts de gomme accumulés. Avec leur jet d'eau froide propulsé à 2 500 bars, elles sont capables de traiter 16 000 m² de tarmac en une nuit. Chaque année, elles décollent et aspirent près de 7 tonnes de gomme. Elles n'entrent en action qu'après avoir reçu l'autorisation donnée par la tour de contrôle : un immense croix rouge clignotante visible à des kilomètres, la croix de Saint-André, est alors installée pour prévenir les pilotes que la piste est fermée.
Les atterrissages d'avions entrainent également un dépôt de gomme sur les balises lumineuses qui jalonnent les pistes. Pour préserver une parfaite visibilité, une bonne circulation des avions et garantir la sécurité des passagers, le nettoyage des feux de piste est indispensable une fois par mois. " Les feux de piste de l'aéroport Charles de Gaulle sont nettoyés grâce à un nouveau système de projection de bicarbonate de sodium qui offre des résultats spectaculaires tout en respectant des normes environnementales », explique Arnaud Guihard, responsable de la maintenance du balisage, précisant qu’il s'agit du même produit utilisé « en cuisine ou par nos grands-mères pour le nettoyage de la maison. » Il s'agit d'une opération d'envergure puisqu'environ 25 000 feux de piste balisent les pistes de l'aéroport. Plus d'un tiers de ces feux fonctionnent avec des diodes électroluminescentes (LED), qui remplacent progressivement les anciennes ampoules halogènes. D'une durée de vie plus de 10 fois supérieure (de 40 000 à 50 000 heures), les diodes électroluminescentes ont aussi l'avantage de permettre une économie d'électricité de 59% par rapport aux anciennes ampoules.