A en croire le Ryanair Pilot Group, un millier de pilotes de la compagnie aérienne low cost Ryanair s’inquiètent du manque de transparence sur la sécurité des vols et demandent une enquête officielle. Le syndicat RPG, qui cherche à être officiellement reconnu par la spécialiste irlandaise du vol pas cher, a dévoilé le 12 août 2013 une enquête interne selon laquelle 94% des 1093 pilotes et copilotes interrogés (un tiers de l’effectif) souhaitent une enquête des autorités sur l’impact des conditions d’emploi sur la sécurité des vols, 88,8% considérant la culture de Ryanair en la matière « ni ouverte ni transparente ». Dans le même temps, deux pilotes sur trois hésiteraient à rapporter les problèmes de sécurité à leur hiérarchie par peur des représailles. En cause selon RPG, les contrats « zéro heure » qui concerneraient les trois-quarts des PNT de Ryanair : pas de temps de travail garanti ni donc de revenus, un style de contrat de plus en plus populaire au Royaume Uni. RPG avait lancé cette enquête après que la low cost a menacé de licenciement tout pilote signataire d’une pétition demandant justement aux régulateurs irlandais et européens d’enquêter sur le sujet. Pas de surprise dans la réaction de Ryanair, qui ne reconnait pas le RPG dont « les cinq membres du conseil incluent quatre pilotes de compagnies concurrentes – Aer Lingus, KLM, Air France et Southwest Airlines – prouvant que le European Cockpit Association n’a pas assez de pilotes Ryanair pour même former un comité » : le porte-parole Robien Kiely a rappelé qu’aucun accident mortel n’avait été enregistré par la low cost en 29 ans d’existence, avant de dénoncer le « manque d’indépendance, d’objectivité et de fiabilité de l’étude ». Les rapports d’incidents confidentiels peuvent être faits anonymement auprès de Ryanair ou directement auprès de l’Irish Aviation Authority (IAA), ajoute-t-il. L’IAA, à qui RPG a transmis son rapport et qui avait dédouané Ryanair après la polémique sur le manque de carburant lors de vols en Espagne, n’a pas souhaité faire de commentaire.