Après s'être opposées à l'augmentation de 12,7% la "taxe Chirac", les compagnies aériennes françaises regroupées au sein du SCARA (syndicat des compagnies aériennes autonomes) dénoncent aujourd'hui la politique des redevances aéroportuaires du gestionnaire Aéroports de Paris (ADP) dont l'Etat est actionnaire majoritaire. "Les excellents résultats financiers d’Aéroport de Paris, obtenus grâce à une augmentation continue des redevances aéroportuaires, confirment une politique actionnariale de l’Etat, menée aux dépens des compagnies aériennes françaises", accuse dans un communiqué daté du 10 septembre le SCARA, qui regroupe 17 compagnies française (Air Austral, Aigle Azur, Air Caraïbes, Air Méditerrané, Air Corsica, Corsair, XL Airways, etc… à l’exception d’Air France). "En pleine crise du transport aérien français, Aéroports de Paris annonce des résultats en hausse avec une progression de son chiffre d’affaires de 6,2% et une progression de son revenu opérationnel (EBITDA) de 4,1% à 487 millions d’Euros. Cette situation financière florissante contraste avec les difficultés économiques que connaissent les compagnies aériennes françaises", souligne le SCARA. Et d'expliquer : "Ce contraste résulte de la situation de monopole dont bénéficie ADP et de la gestion des contrats de régulation économique (CRE). Ces contrats, négociés avec l’Etat, permettent de pratiquer de fortes augmentations des redevances et de garantir chaque année aux actionnaires des aéroports, et notamment à l’Agence des Participations de l’Etat (APE) des dividendes importants. Tandis qu’ADP versait à l’APE 122 millions d’euros au titre de l’exercice 2012, les redevances aéroportuaires augmentaient de 3% soit environ deux fois l’inflation, au détriment des compagnies aériennes et de leurs clients". En s'adressant à l'Etat, l'actionnaire majoritaire, le SCARA espère un gel de l'augmentation en 2014 ou au moins "l'adoption d'une politique de versement des dividendes adaptée à la période de crise que traverse le transport aérien français".