Le trafic aérien européen pourrait être plongé dans le chaos le 10 octobre 2013, les contrôleurs de l’air annonçant une nouvelle grève contre le projet de libéralisation du secteur. Comme lors du précédent mouvement social en juin dernier, des milliers de vols pourraient être annulés ou perturbés à travers le continent le mois prochain, y compris les vols internationaux empruntant l’espace aérien européen, selon Matthias Maas du syndicat allemand des contrôleurs aériens GdF cité par le Wall Street Journal du 17 septembre 2013. Les syndicats en France, Italie, Espagne et Portugal auraient déjà accepté le principe de cette grève, qui pourrait concerner 14 000 contrôleurs dans 28 pays. La raison de la colère des aiguilleurs du ciel n’a pas changé : le projet de ciel unique lancé par la Commission Européenne, qui veut centraliser le contrôle aérien plutôt que d’en laisser la responsabilité aux Etats. Selon les syndicats rassemblés sous l’ombrelle de l’ATCEUC, ce projet pourrait entrainer 10 000 suppressions de postes et compromettre la sécurité de l’espace aérien. L’argument de la Commission est connu : la fragmentation du contrôle aérien européen ajoute inutilement près de 42 kilomètres à chaque vol, forçant les avions à consommer plus de carburant et produire plus de gaz à effets de serre. Si on ajoute les retards engendrés, les déficiences du contrôle aérien sur le vieux continent coûteraient cinq milliards d’euros par an aux compagnies aériennes - et aux passagers. Le commissaire européen aux transports Siim Kallas a rappelé ces chiffres lundi aux ministres des transports, qui réclamaient une pause en juin (particulièrement le Français et l’Allemand). Selon le WSJ, plus de dix pays pourraient être poursuivis par Bruxelles la semaine prochaine pour avoir tardé à remplir leurs obligations légales sur le ciel unique.