Après que l’un des leurs a été placé dans les geôles britanniques pour ivresse avérée, des pilotes pakistanais ont demandé aux autorités de l’aviation du pays de clarifier la réglementation concernant l’alcool... dans un pays qui prêche la tolérance zéro. Irfan Faiz, 54 ans et commandant de bord de Pakistan International Airlines  (PIA) s’est fait interpellé le 18 septembre dernier par la police britannique à l’intérieur du cockpit de son A310. Alors qu’il s’apprêtait à décoller depuis l’aéroport de Leeds Bradford au Royaume-Uni vers Islamabad au Pakistan avec 180 passagers à bord, le contrôle d’alcoolémie s’est révélé largement positif avec 0,29 g d’alcool par litre de sang (dépassant de quatre fois la limite autorisée pour un pilote au Royaume-Uni). Il reste depuis en prison dans l’attente de son jugement à Leeds le 18 octobre prochain où il encourt jusqu’à deux ans de prison. De fait, si l’alcool est interdit au Pakistan et sur les vols de PIA depuis 1977, il reste possible de s’en procurer facilement dans le pays, rendant plus floues les règles, mettent en avant des pilotes de PIA dans un mail à l’Autorité de l’aviation civile du pays. Poussant plus loin la réflexion, du fait de la tolérance zéro dans ce pays, PIA n’a pas de réglementation disponible quant à la façon et les quantités limites qu’un pilote peut absorber selon les pays, l’auteur du mail ajoutant que cela ne concernait qu’une petite proportion de leur effectif  -  5 % des pilotes pakistanais sur une fourchette haute boiraient de l’alcool. « Il y a beaucoup d’équipages qui croient être des buveurs responsables. Mais comme le montre les derniers incidents, il peut y avoir des conséquences désastreuses sur leur carrière, leur compagnie aérienne, et l'image de leur pays en raison de l'ignorance et du manque de sensibilisation appropriée et pertinente autour de cette question », conclut l’email.