La DGAC a confirmé une grève des contrôleurs aériens français jeudi, et demandé aux compagnies aériennes de diminuer de 30% leur programme de vol avant 14h00 dans les aéroports de l’hexagone. Alors que le mouvement avait été annulé à l’échelle européenne suite à la promesse de négociations par la Commission européenne sur le projet de libéralisation de l’espace aérien, deux syndicats représentant environ un quart des contrôleurs ont persisté et annoncé un arrêt de travail pour le 10 octobre 2013. Dans un communiqué, la Direction Générale de l’Aviation Civile annonce que « l'UNSA Ingénieurs du Contrôle de la Navigation Aérienne (UNSA-ICNA) et le Syndicat des Personnels de l'Aviation Civile CFDT (SPAC-CFDT) ont déposé un préavis de grève pour la journée de jeudi ». Conséquence attendue : un appel aux compagnies aériennes à réduire leur nombre de vols  de 30% demain jusqu’en début d’après-midi, ce qui représentera « 10% du trafic national pour la journée ». Et un conseil aux passagers : se renseigner auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l’état des vols. Outre les annulations attendues, de nombreux vols devraient être décalés ou subir des retards, les vols passant dans l’espace aérien concerné sans se poser en France seront également affectés. Le sud-est de la France devrait connaître le plus de perturbations, les grévistes étant nombreux à Aix-en-Provence, avec un impact marqué sur les vols vers et depuis l’Afrique du nord, l’Espagne ou le Portugal. Air France n’a pas encore régi, mais devrait comme pendant les grèves précédentes privilégier le long-courrier, et adapter son programme des vols court et moyen-courriers selon l'ampleur de la grève. La low cost easyJet détaillera ses plans mercredi, prévoyant un impact dans les deux aéroports parisiens mais aussi à Bâle-Mulhouse, Bordeaux, Lyon, Marseille et Toulouse.  Tunisair a déjà annulé demain le TU716 Tunis – Paris de 7h50 et le TU717 Paris – Tunis de 12h15, transférant les passagers sur une rotation ultérieure. Principal argument développé par l’UNSA-ICNA pour justifier la grève : le manque de confiance dans une « Commission européenne dont l’objectif avoué est la baisse drastique des coûts du contrôle aérien en Europe », et qui est « est totalement inféodée aux puissants lobbies des compagnies aériennes, IATA en tête ». Le SPAC-CFDT n’a pas mis en ligne d’explication, mais elle affichait au début du mois son intention de défendre « une DGAC unie dans la Fonction publique d’état ». Rappelons que l’ATCEUC, représentant environ 14 000 contrôleurs européens, avait annoncé puis suspendu son préavis de grève contre le projet de ciel unique lancé par la Commission Européenne, qui veut centraliser le contrôle aérien plutôt que d’en laisser la responsabilité aux Etats. Un projet qui selon l’ATCEUC pourrait entrainer 10 000 suppressions de postes et compromettre la sécurité de l’espace aérien, l’objectif étant de « décupler la sécurité aérienne d’ici 2019 en divisant les coûts par deux ». Le projet sera présenté lundi prochain au Parlement européen.