La compagnie aérienne Aeroflot a présenté hier sa nouvelle filiale low cost, Dobroliot (ou Dobrolet pour les anglo-saxons, traduisible en bon vol), dont le vol inaugural est prévu en milieu d’année prochaine. Annonçant le 10 octobre 2013 des prix inférieurs de 40% à la moyenne en Russie, la future spécialiste du vol pas cher sera basée à Moscou (Sheremetyevo ou Vnoukovo, ce n’est pas encore précisé) et desservira initialement des grandes villes comme St Petersburg, Ekaterinbourg ou Samara, les premières liaisons internationales vers Kiev ou Istanbul devant être lancées en 2016. Sa flotte sera composée de huit Boeing 737-800 pris en leasing et configurés pour accueillir 170 passagers, mais la low cost envisage déjà d’opérer une quarantaine d’appareils d’ici cinq ans. Trafic espéré : un million de passagers en 2014, et plus de 10 millions à la fin de la décennie. Le directeur général d’Aeroflot Vitaly Saveliev a expliqué que Dobroliot, nom original de sa compagnie formée il y a 90 ans, devrait « aider les passagers, en particulier les moins aisés, à devenir plus mobiles ». Le but est bien sûr de concurrence les low cost étrangères comme easyJet, Vueling, Wizz Air, Air Arabia, Norwegian Air Shuttle, Pegasus Airlines, Germanwings ou Flydubai qui développent lentement mais sûrement leurs réseaux en Russie. Elle sera complètement indépendante du transporteur de l’alliance SkyTeam, mais elle ne pourra décoller que si des modifications sont apportées à la législation russe, comme la permission d’émettre des billets non remboursables, de ne pas servir de repas à bord ou de faire payer des suppléments pour les bagages. M. Saveliev a d’ailleurs souligné qu’il ne fait « aucun doute » que les exemptions accordées aux étrangères le seront à sa filiale, et le gouvernement russe soutiendrait le passage d’une nouvelle loi avant la fin de l’année. Aucune low cost n’opère en Russie depuis la disparition en 2011 Sky Express (première compagnie low cost russe en 2006) et d’Avianova (fondée en 2009). La question de la sécurité a été évoquée avec les promesses sans surprise «d’absence de compromis ou d’économie », la Russie ayant mauvaise réputation sur le sujet (même si la CEI faisait mieux que la moyenne en 2012) en raison souvent d’une flotte ancienne et d’installations vétustes – on rappellera en particulier le crash spectaculaire de Red Wings à Moscou en début d’année, ou celui en 2010 du Tupolev 154 présidentiel polonais à Smolensk, qui avait tué l'ancien Président Lech Kaczynski et 95 autres personnes.