La compagnie aérienne Alitalia pourrait finalement survivre, le premier ministre italien devant finaliser vendredi un plan de sauvetage qui verrait une nouvelle augmentation de capital emmené par La Poste locale. Alors que la compagnie nationale d’Italie risquait la panne sèche dès ce weekend et que certains annonçaient un dépôt de bilan dans les prochains jours, Enrico Letta aurait finalement trouvé une solution : une augmentation de capital de 300 millions d’euros emmenée par Poste Italiane à hauteur de 75 millions, l’état apportant la même somme sous forme de garanties et les actionnaires privés les 150 millions restants, les banques ouvrant de leur côté une ligne de crédit à hauteur de 200 millions. Le premier ministre devrait finaliser le plan dans la matinée de ce 11 octobre 2013 avant un nouveau conseil d’administration d’Alitalia, celui prévu hier ayant été reporté. Une condition aurait été émise par l’état : le changement de l’équipe dirigeante en place, qui pourrait inclure le DG Gabriele Torchio nommé en avril dernier, suite à la démission de son prédécesseur après avoir présenté des pertes de 280 millions d’euros en 2012. Selon Les Echos, il ne s'agit que d'une « solution transitoire pour garantir la survie financière de la compagnie, mais elle dépend d'un changement important de la manière dont la compagnie est gérée ». Pas de réaction aux rumeurs de la part du premier actionnaire, le groupe Air France – KLM, dont le PDG Alexandre de Juniac expliquait la semaine dernière qu’il posera des conditions très strictes au sauvetage d’Alitalia. Mais l’augmentation de capital pourrait entrainer une dilution de sa part, aujourd’hui à 25%, à moins qu’elle n’y participe – après avoir rejeté une première tentative de lever 100 millions d’euros quelques jours plus tôt. Une menace sur la compagnie de l’alliance SkyTeam s’est précisée hier : le patron de l’ENAC (autorité italienne de l’aviation civile) Voto Riggio a précisé sur Sky News que la « règlementation est claire : si Alitalia ne dispose pas des fonds lui permettant d'honorer ses engagements, il n'y a pas d'autre alternative » que de clouer ses avions au sol dès samedi. Une déclaration tempérée par le fait qu’il n'y avait « aucun signe indiquant qu'elle était sur le point d'arrêter ses activités », même s’il pense que le rachat de la compagnie par un groupe étranger « sera mauvais pour l’image de l’Italie ».