C’est un fait, le prix des billets d’avion a baissé sensiblement ces dernières années. Low cost, concurrence, libéralisation du marché… Explications par Fabrice Dariot, PDG de Bourse-des-vols, une agence de voyage en ligne qui propose des billets pas chers. Pourquoi Bourse-des-vols ? Bourse-des-vols est un acteur pionnier sur internet qui existe depuis 1997 : on est né dans Internet, on est né dedans. Bourse-des-vols est une société française indépendante, dans les secteurs du tourisme et des transports. Avec une approche très claire, qui est de proposer des billets pas chers grâce à notre technologie, un algorithme de recherche développé par notre équipe informatique et avec le soutien actif d’AMADEUS [système de réservation, ndlr]. Notre objectif est la jonction entre les bas tarifs et la technologie informatique. Le marché que nous visons est très clair : ce sont les tarifs les plus bas en classe Economique. Nous ne visons pas du tout ou alors nous sommes marginalement sur les classes Affaires et Première. Le client qui s’adresse à Bourse-des-vols cherche des tarifs bas que nous lui proposons avec un service fiable, ergonomique. Bourse-des-vols propose des tarifs très bas avec un service de qualité, avec un centre d’appel en France qui s’exprime en français, une licence d’agence de voyage française qui permet d’avoir tous les éléments d’assurance et de garantie française, et non pas délocalisée avec un centre virtuel à l’étranger. Les compagnies low cost ont-elles contribué à la baisse des prix ? Les compagnies low cost ont fait baisser le panier moyen sur les segments qu’elles occupent, le prix du Paris-Madrid est divisé par trois en 10 ans. Le prix du Paris-New York ou Paris-Pékin a baissé mais ce n’est pas du fait des compagnies low cost qui n’occupent pas ce marché. Le prix du long-courrier a baissé du fait de la concurrence et d’une maîtrise des coûts d’exploitation, notamment du carburant, par les compagnies aériennes. En euro constant, le prix de l’énergie est maîtrisé, quoi qu’on en dise. Si le prix du Paris-Bangkok a beaucoup diminué en 20 ans, c’est parce que le nombre de compagnies sur la ligne Paris-Bangkok a multiplié. C’est la fin des monopoles qui a fait baisser les prix des billets d’avion. On note que là où il y a les monopoles de fait, les prix augmentent. Il nous arrive d’avoir sur un vol domestique intérieur un prix en classe Eco qui est plus élevés que le prix le plus bas en long-courrier. Ce sont des axes sur lesquels il n’y a pas de concurrence. Là où il n’y a pas de concurrence, comme les lignes domestiques secondaires, les tarifs sont élevés. Et les compagnies du Golfe ? Les compagnies du Golfe ont beaucoup contribué à la baisse des prix sur le long-courrier vers l’Est, vers l’Asie, mais elles n’ont pas affecté les prix des vols transatlantiques. On ne fera jamais un Paris-Dubaï Boston. Sur les vols transatlantiques, c’est la concurrence entre compagnies européennes qui a fait baisser les prix. Toutes les compagnies européennes veulent desservir les Etats-Unis. On va chercher la clientèle chez le voisin. Les Allemands, par exemple, cherche des passagers français qui acceptent de faire Paris-Francfort-New York, les Italiens font pareil avec Paris-Rome-New York, les Espagnols avec Paris-Madrid-New York. C’est vrai que les compagnies du Golfe offrent un rapport qualité assez remarquable et elles ont changé la donne. La norme de ce qui était un transport aérien long-courrier a changé, puisqu’on peut avoir aujourd'hui plus pour moins cher. C’est un effet sain de la concurrence. Après faut voir si ces compagnies du Golf ont les mêmes coûts d’exploitation que les compagnies européennes, est-ce qu’elles paient leur personnel, leur carburant au même niveau que les compagnies européennes ? Peut-être pas… Mais le consommateur ne voit pas tout ca, il ne voit que son billet, il est transporté vers l’Inde ou à Bali à un tarif moins cher. Les compagnies européennes souffrent de la concurrence des compagnies du Golfe, demain les compagnies du Golfe auront la concurrence de nouveaux acteurs comme Turkish Airlines ou Aeroflot qui attaque fort le marché asiatique.