Le groupe Air France – KLM préfèrerait diluer sa part dans le capital de la compagnie aérienne Alitalia plutôt que de remettre la main au portefeuille, par manque d’engagements sur la restructuration de la dette. Selon Les Echos du 21 octobre 2013, le groupe franco-néerlandais serait prêt à voir sa part de capital passer de 25% à 11% lors du prochain round d’augmentation du capital. Le journal s’appuie sur les sombres perspectives de la compagnie nationale italienne, qui pourrait afficher une perte nette de 500 millions d’euros cette année – une détérioration des comptes qui « semble plus importante que prévu » démentie par la compagnie, tout comme un plan de 2000 suppressions d’emplois. Même si Alitalia a récolté 130 millions d’euros depuis le vote du 15 octobre approuvant la recapitalisation à hauteur de 300 millions (dont la moitié par trois actionnaires et l’autre par des banques créditrices), sa valeur en bourse a été revue à la baisse à 30 millions – hors dette nette de 946 millions d’euros. Selon Les Echos, Air France – KLM « reste persuadé que tous les opérateurs étrangers potentiellement intéressés (Aeroflot, Etihad Airways, Lufthansa ou Air China…) ont jeté l'éponge », alors que le groupe perdra lundi prochain son droit de regard sur les nouveaux investisseurs extérieurs. Pas de commentaire d’Air France – KLM, mais on rappellera que son vote en faveur de l’augmentation du capital ne préjuge rien de sa participation, et les actionnaires se sont donnés jusqu’au 16 novembre pour décider d’y participer ou non. Les Echos ont par ailleurs eu un entretien avec Romano Prodi, l'ancien président du Conseil italien, qui tout en reconnaissant que l’option d’une reprise d’Alitalia par AF-KLM reste « possible », estime qu’elle est « plus difficile aujourd’hui ». Il revient sur la rumeur d’un déplacement des activités vers l’aéroport de Paris – CDG, déclarant que « côté italien, il faut que les aéroports de Rome et de Milan restent des hubs importants pour la péninsule. Cela reste stratégique pour le pays » - et reconnait qu’il préfèrerait nettement les Lufthansa et Air China, qu’il avait contactées quand il dirigeait le gouvernement jusqu’en 2008 (avant l’arrivée de Berlusconi au pouvoir, et le blocage d’une reprise par Air France – KLM.