Le futur aéroport de Nantes – Notre Dame des Landes a reçu le soutien de la Direction Générale de l’Aviation Civile, qui y voit surtout un avantage pour les riverains de l’agglomération en raison de l’intensification des nuisances sonores. La DGAC a présenté le 28 octobre 2013 à Nantes l’étude commanditée en avril dernier par la commission du dialogue, constituée pour calmer le jeu suite aux violences entre pro- et anti-NDDL. La direction du transport aérien et le service technique de l’aviation civile (STAC) de la DGAC ont donc « étudié l’évolution des nuisances sonores autour de l’aéroport de Nantes - Atlantique dans un scénario théorique où l’activité aérienne serait maintenue sur ce site », et les résultats « montrent clairement une forte augmentation des nuisances sonores et des populations impactées ». Des cartes de bruit prévisionnelles et des estimations du nombre de personnes soumises aux nuisances sonores ont été réalisées pour un trafic de 6 M de passagers à l’horizon 2030, 7 M et 9 M : pour la DGAC, près de 80 000 habitants sont concernés à terme. « Les avions survolent le centre de Nantes, à forte densité de population, à moins de 400 m de hauteur. Ils survolent aussi, à moins de 300 m d’altitude, le lac de Grandlieu, au sud, site exceptionnel classé en zone Natura 2000. Avec la croissance du trafic, les habitants du centre de Nantes subiraient à terme, aux heures de pointe, le passage d’un avion toutes les deux minutes ». En outre, poursuit le rapport, « la zone soumise à de très fortes contraintes d’urbanisme, notamment l’interdiction de construire de nouveaux logements, s’étend significativement. De nombreux terrains, situés en milieu urbain, proche des équipements et bien desservis seraient gelés, en totale contradiction avec les politiques de densification des villes et de lutte contre l’étalement urbain, dans une agglomération où la démographie est particulièrement dynamique ». Cette étude confirme les avantages du transfert de l’activité aéroportuaire sur le nouveau site de Notre-Dame-des-Landes, pour lequel la population impactée par les nuisances sonores ne dépassera pas 2 700 personnes à terme. Pour représenter au mieux la réalité opérationnelle de Nantes Atlantique, la STAC a utilisé les trajectoires radar observées et réellement suivies par les avions (provenant de la direction des services de la navigation aérienne de la DGAC). La modernisation de la flotte a été intégrée à l’étude en prenant en compte les projets industriels prometteurs. La mise en service d’avions Airbus A320neo et Boeing 737 MAX, équipés de moteurs moins bruyants, est prise en compte dans ces cartes de bruit. Conclusion : la croissance du trafic conduira à une augmentation de l’emport moyen par avion de 76 passagers en 2012 à 94 en 2030. La flotte d’avions attendue à Nantes se compose principalement d’avions à réaction régionaux de plus de 70 sièges et d’avions moyen courrier du type A320 / 737 (150 à 215 sièges). La forme des courbes de bruit autour de Nantes Atlantique évolue avec le temps de façon significative, note la DGAC. L’augmentation du nombre de vols annuels et du nombre de survols de l’agglomération nantaise combinés à une croissance de l’emport moyen conduit à un allongement des courbes de bruit dans les secteurs survolées par les avions à l’atterrissage, c’est-à-dire ceux dans le prolongement de l’axe de la piste en particulier du côté de l’île de Nantes et sur la commune de Saint-Aignan Grand Lieu. A contrario, la modernisation de la flotte et notamment l’amélioration des performances acoustiques des futurs avions au décollage a pour effet de rétrécir les courbes de bruit dans les zones survolées par les avions au décollage.
Le rapport complet est téléchargeable ici.