La compagnie aérienne low cost Ryanair a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices annuels en raison de la chute du prix du billet d’avion cet hiver, ce qui pourrait laisser à sa rivale easyJet le titre de championne d’Europe de la rentabilité. Mais elle a annoncé l’allocation des sièges – à 5 euros – sur tous les vols à partir de février prochain. L’avertissement sur les résultats lancé le 4 novembre 2013 par la spécialiste irlandaise du vol pas cher, qui table désormais sur un bénéfice d’exploitation de 500 à 520 millions d’euros au lieu des 570 à 600 millions initialement prévus pour l’exercice 2013-2014, a immédiatement entrainé le dévissage du cours de son action en bourse, jusqu’à -12% dans la matinée. Une chute similaire à celle de septembre, quand Ryanair avait déjà revu ses prévisions à la baisse. Explication fournie par la low cost : le prix moyen du billet d’avion a chuté de 9% cet été et de 10% entre octobre et décembre en raison d’une concurrence accrue, le PDG Michael O’Leary annonçant d’ailleurs une période de « tarifs encore plus bas ». De quoi effrayer l’ensemble du secteur aérien, easyJet affichant par exemple jusqu’à -6% hier à la bourse. Si les choses restent en l’état, easyJet pourrait finir l’année devant Ryanair sur la plus haute marche du podium européen des bénéfices, puisqu’elle tablait début octobre sur 556 à 568 millions d’euros de bénéfices. De quoi valider sa stratégie visant les voyageurs d’affaires, jusqu’ici négligée par Ryanair. Selon La Tribune, à chiffre d’affaires comparable l’Irlandaise transporte 30% de passagers de plus que la Britannique (8 millions en septembre contre 5,1 millions pour easyJet). Ryanair a d’autre part annoncé pour le 1er février 2014 le déploiement de son offre d’allocation de sièges à l’ensemble du réseau, un principe mis en place depuis mai 2011sur un nombre de routes toujours plus grand. Les passagers pourront alors soit débourser 5 euros pour réserver leur place préférée, soit attendre l’allocation automatique du siège 24 heures avant le décollage. Un signe de plus de l’adoucissement général de ses rapports avec les voyageurs, après l’annonce entre autres d’une baisse de tarifs sur les taxes à l’aéroport pour excédents de bagage ou oubli d’impression de la carte d’enregistrement, et le feu vert donné au « petit bagage de cabine » gratuit.