Alors que la compagnie aérienne low cost Ryanair multiplie les efforts pour se rendre plus sympathique auprès de ses passagers, le PDG Michael O’Leary a multiplié les déclarations fracassantes, se présentant comme Jésus un prophète des temps modernes. On devrait remercier le bouillant PDG de savoir nous faire rire en ce weekend dominé par des nouvelles sinistres. L’interview accordée au quotidien The Times la semaine dernière a fourni une longue liste de citations dont il a le secret, dont certaines déclencheront évidemment la fureur des bien-pensants. Se décrivant tour à tour comme homme de Neandertal, comme « prophète des temps modernes » à l’instar de Jésus, ou encore « doux, câlin et parfois incompris », Michael O’Leary pense avoir « probablement évité des guerres en faisant plus pour l’intégration européenne que n’importe quelle autre entreprise ». Le PDG a des opinions tranchées sur tout, à commencer par la famille : les hommes ne devraient pas assister aux accouchements (« ils mentent en feignant l’intérêt ») et surtout le rendent fou en demandant un congé de paternité (l’homme sème sa semence, la femme a des bébés et l’homme pourvoit aux besoins »). Le congé de maternité est tolérable « puisque c’est la loi », et MOL n’est pas contre le travail des femmes – mais il est sûr que si elles avaient le choix elles préfèreraient rester à la maison s’occuper des enfants en bas âge. Il se défend toutefois d’être sexiste : deux des neuf membres de la direction sont des femmes, soit plus que la moyenne des entreprises, affirme-t-il, et Ryanair en emploie 5000 au total, les économies qui n’encouragent pas le travail des femmes étant « vouées à l’échec ». Ce qui ne l’empêche pas de penser que les « mères et grand-mères » travaillent chez British Airways quand les filles préfèrent sa low cost… Parmi les autres perles de Michael O’Leary, qui disait dans son autobiographie avoir été un « comptable ennuyeux jusqu’à ce qu’une inspiration divine le condamne à une perpétuelle servitude dans le transport aérien », on retiendra ses cauchemars à propos des passagers qui ne s’enregistrent pas en ligne, ou le fait que le réchauffement climatique n’existe pas – ce qui facilite le refus de la taxe carbone européenne.