La compagnie aérienne low cost easyJet, Airbus et Nicarnica Aviation ont créé avec succès le tout premier nuage de cendres artificiel pour tester leur système de détection AVOID. L’expérience racontée le 13 novembre 2013 par la spécialiste britannique du vol pas cher a consisté à générer un nuage de cendres artificiel au dessus du Golfe de Gascogne, en libérant une tonne de cendres volcaniques depuis un Airbus A400M à une altitude comprise entre 9000 et 11000 pieds afin de recréer les conditions de l’éruption en 2010 du volcan islandais Eyjafjöll (les cendres avaient été collectées lors de l’éruption, puis séchées à Reykjavik). Un A340-300 équipé du détecteur AVOID a ensuite volé en direction du nuage de cendres pour tenter de détecter et mesurer les cendres à une distance de 60 kilomètres, tandis qu’un petit Diamond DA42 de l’Université de Düsseldorf traversait le nuage artificiel pour effectuer des mesures et corroborer celles prises par le système AVOID. Selon easyJet, le nuage de cendres a atteint au cours du test entre 183 et 244 mètres de profondeur, et 2,8 kilomètres de diamètre. Visible à l’œil nu au début de l’expérience, le nuage s’est « rapidement dissipé, devenant alors difficile à identifier ». Il a quand même été repéré par AVOID, et mesuré avec une densité variant de 0,1 à 1g/m², et une concentration entre 100 et 1000 µg/m3 – des fourchettes identiques à celles enregistrées en 2010. Dr Fred Prata, expert scientifique chez Nicarnica et inventeur du système AVOID, a déclaré après l’expérience : « l’équipe en charge des essais vient de conduire une expérience d’ingénierie scientifique unique, qui  nous amène à la conclusion suivante : même de faibles concentrations en cendres peuvent être identifiées par le détecteur AVOID. Le succès de cette expérience complexe – au cours de laquelle 1000 kilos de cendres fines ont été déversés dans un espace aérien restreint, et qui a mobilisé quatre appareils et requis la prise de mesures simultanée depuis deux des avions test, illustre l’engagement et l’expertise des ingénieurs d’easyJet et d’Airbus. Cela prouve qu’en travaillant main dans la main, l’industrie et la science peuvent surmonter un problème majeur ». Ian Davies, Directeur technique de l’ingénierie et de la maintenance chez easyJet, commente : « la menace venant des volcans islandais perdure, c’est pourquoi nous sommes satisfaits des résultats de cette expérience unique et innovante. Il était crucial de trouver une solution pour ne plus jamais revivre les scènes de ce printemps 2010, lorsque l’activité aérienne a été interrompue pendant plusieurs jours en Europe. Il s’agit d’un moment important de la phase finale des tests de la technologie AVOID, qui nous mènera à la prochaine étape : celle des certifications commerciales. EasyJet va maintenant travailler à l’élaboration d’un système autonome non intégré, que nous voulons installer sur un certain nombre d’appareils de notre flotte d’ici la fin 2014 ». Selon Charles Champion, vice-président exécutif d’Airbus et Chef de l’ingénierie, « nous n’en sommes encore qu’aux prémices d’une invention qui pourrait, à terme, devenir une solution indispensable pour l’aviation commerciale, afin d’empêcher à l’avenir des perturbations à grande échelle liées aux cendres volcaniques » (plus de 100 000 vols avaient été annulés lors de l’éruption de 2010). Il rappelle qu’Airbus a soutenu depuis sa création il y a plus de 40 ans de nombreux programmes d’essai, de façon indépendante ou en collaboration avec d’autres organisations, et voulait « prouver avec AVOID que le système de détection des cendres pouvait fonctionner ». Après le succès du test, c’est au tour de l’analyse des données collectées. air-journal_Airbus AVOID easyjet air-journal_easyjet AVOID_test_team