L’annonce par la compagnie aérienne low cost easyJet du doublement des revenus versés à sa PDG et son directeur financier a prodigieusement énervé son fondateur et premier actionnaire Sir Stelios, qui a mis le conseil d’administration au défi de les voter. Révélée le 5 décembre 2013 en même temps que l’annonce de la hausse de la taxe passager dans les aéroports britannique, et donc passée à peu près inaperçue, la hausse des revenus des deux dirigeants de la spécialiste du vol pas cher est justifiée par ses profits records (+51% sur les douze derniers mois fin septembre) : la PDG Carolyn McCall verra son package passer de 3,69 millions de livres sterling à 6,43 millions, tandis que le directeur financier Chris Kennedy a vu le sien doublé à 3,7 millions de livres. Ce qui a eu le don d’enrager Sir Stelios Haji-Ioannou, pour qui même si le cours de l’action a à peu près triplé depuis l’arrivée de la nouvelle équipe dirigeante, « l’argent qu’ils rapportent à la maison a été multiplié par 20 ou 30 ». « Un joli coup si vous arrivez à le faire passer par le conseil d’administration », a-t-il ajouté avant de menacer d’une révolte des actionnaires lors de la prochaine assemblée générale en janvier 2014. Dans le détail, le salaire de base de Carolyn McCall est en hausse de 2,5% à 681 000 livres par an, mais il faut y ajouter un bonus annuel de 1,15 million, et surtout la valeur de son bonus en actions passe à 4,57 millions de livres (elle pourra les encaisser à partir de mars prochain, selon l’accord initial passé en 2011). Les bonus des plus hauts cadres seraient liés à environ 70% aux résultats de la low cost, environ 10% à la ponctualité et environ 10% à la satisfaction des passagers. Un porte-parole d’easyJet a déclaré au Guardian que ces augmentations « reflètent la hausse du cours de l’action et de la performance ces trois dernières années », dont ont profité les actionnaires avec 85 millions de livres payés en dividendes cette année, et la recommandation d’un versement de 308 millions supplémentaires en mars prochain. Le salaire annuel moyen de la compagnie est de 62 000 livres, a-t-il précisé.