Le groupe EADS a annoncé hier qu’il s’apprêtait à supprimer 5800 postes sans licenciement sec d’ici 2016 (dont 1700 en France), principalement dans ses activités défense et espace, Airbus et Eurocopter étant toutefois épargnés. Le comité européen du groupe réuni le 9 décembre à Munich a confirmé les fuites publiées les jours précédant, sa future division Défense et Espace qui regroupera Airbus Military, Astrium et Cassidian supportant l’essentiel des mesures avec 5300 suppressions de postes (13% de l’effectif). Les coupes sombrent touchent particulièrement l’Allemagne (2300 postes), et accompagnent une restructuration des implantations sur quatre pays (Allemagne et France donc, plus Espagne et Royaume Uni) qui entrainera entre autres la fermeture du site d’Unterschleissheim, et le passage de ceux des Mureaux ou d’Elancourt dans la nouvelle division. Les autres 500 postes seront supprimés dans les fonctions corporate d’EADS. Pas de licenciement sec donc selon la direction du groupe, « jusqu’à 1500 postes seront proposés au sein d’Airbus et d’Eurocopter pour redéployer les salariés concernés. Après le non renouvellement des contrats de travail temporaires (environ 1300) et la mise en œuvre de mesures supplémentaires de départs volontaires, et sous réserve que celles-ci soient réalisées, le nombre final de suppressions de postes est estimé entre 1000 et 1450 ». Le PDG d’EADS Tom Enders a justifié cette annonce par la volonté de « renforcer la compétitivité de nos activités spatiales et de défense, et nous devons le faire maintenant ». En raison de la baisse des dépenses militaires en Europe notamment, il faut « réduire les coûts, éliminer les duplications de produits et de ressources, créer des synergies dans nos opérations et notre portefeuille de produits, et mieux cibler nos efforts de Recherche & Développement ». Des détails sur les suppressions de poste devraient être connus ce mardi. Mais le premier syndicat du groupe, FO-Métaux, s’est déjà « insurgé » contre l’annonce, refusant qu’EADS « s’engage dans une logique purement financière avec comme seul volonté un taux de rentabilité de 10% » - alors qu’il serait de 5% aujourd’hui. Un sentiment repris par le ministre français du travail Michel Sapin : « son devoir est de mettre en place les dispositifs qui évitent tout licenciement, et en France il ne sera pas accepté, car il ne sera pas acceptable, qu'une entreprise comme EADS supprime globalement des emplois ».