La fusion des compagnies aériennes American Airlines et US Airways a franchi son dernier obstacle, et le nouveau numéro 1 mondial a fait son entrée en bourse hier au Nasdaq de New York. La Cour suprême des Etats-Unis avait sans surprise rejeté samedi le dernier recours légal contre la fusion, déposé par des agences de voyage et des consommateurs qui craignait des « dommages irréparables » au transport aérien. La décision a ouvert la voie à l’entrée en bourse du nouveau géant, chose faîte dès le 9 décembre 2013 à New York. AMR, maison-mère d’American Airlines, avait officiellement émergé de la protection contre les créanciers fin novembre, après plus de seize mois passés à éviter la faillite : un tribunal avait validé l’accord trouvé quinze jours plus tôt entre les deux transporteurs américains et le ministère américain de la justice (DoJ), autorisant la fusion contre la cession de créneaux principalement dans les aéroports de Washington – Reagan et New York – LaGuardia. Cette fusion était la base du plan de restructuration d’American Airlines, et son autorisation a validé dans le même temps la sortie de faillite – AMR étant renommée American Airlines Group et son action AAL. Dirigée par le PDG de US Airways Doug Parker, la nouvelle American Airlines « dispose d'un réseau global robuste de 6.700 vols quotidiens vers 330 destinations dans plus de 50 pays et de plus de 100.000 employés dans le monde ». Elle espère de la fusion des synergies atteignant 1 milliard de dollars par an sur un chiffre d’affaires de près de 40 milliards, qui la place devant United Airlines (elle-même mariée avec Continental Airlines) et Delta Air Lines (qui a fusionné avec Northwest). US Airways et ses filiales quitteront Star Alliance pour intégrer Oneworld le 31 mars 2014. Sa flotte devrait compter environ 1500 avions, dont bon nombre d’Airbus – US Airways opère plus de 250 monocouloirs européens, et American Airlines en attend encore 241 dont 130 A321neo. Les deux compagnies ont transporté plus de 130 millions de passagers l’année dernière, et avec ses deux grandes rivales plus la low cost Southwest Airlines, elles représenteront 87% du trafic passager aux Etats-Unis. Selon les chiffres 2012 de l’IATA, le couple possèdera 5% des capacités mondiales en sièges kilomètres offerts, devant United (4,8%) et Delta (4,6%), puis Emirates Airlines (3,4%), Lufthansa (2,8% sans Swiss ni Austrian Airlines), Southwest (2,6% sans Air Tran), et Air France (2,3% sans KLM) à égalité avec British Airways.