La piste de l’aéroport de Bangui a été bloquée pendant plusieurs heures hier par des centaines de réfugiés fuyant les violences entre les ex-rebelles musulmans de la Séléka et les milices chrétiennes. Un vol de la compagnie aérienne Air France devant relier la capitale de République Centrafricaine à Yaoundé a été annulé le 31 décembre 2013, ainsi que plusieurs vols humanitaires de l’ONU, tandis qu’un avion envoyé de Dakar pour rapatrier environ 500 ressortissants sénégalais a dû se poser à Douala. Des milliers de personnes avaient envahi la piste pour réclamer une aide plus importante mais aussi le départ du président Michel Djotodia qui a pris avec la Séléka en mars 2013. La situation est redevenue normale en début d’après-midi. Selon MSF, les camps de fortune établis tout au long de l’aéroport manquent de tout, les agences des Nations Unies n’arrivant pas à suivre. Environ 100 000 déplacés se trouvent autour de l’aéroport de Bangui, qui sert de base à la force Sangaris de l’armée française et à la MISCA africaine. L’ONU estime qu’au total 800 000 personnes ont fui leurs habitations depuis le début des violences au mois de décembre, qui auraient fait au moins 1000 morts dans la seule capitale. M. Djotodia a fustigé lors de ses vœux à la nation la « rébellion » des anti-balakas, accusant de nouveau le président déchu François Bozizé d’être le principal instigateur des violences et se disant victime d’un « complot politique ».