La loi est-elle mal faite ? A l’aéroport de Lille Lesquin, un effaroucheur chargé de sécuriser les abords des pistes de toute intrusion de volatiles, a été jugé à Lille pour avoir abattu un goéland brun, un animal protégé car en voie de disparition. Résultat des délibérations le 4 février. Les effaroucheurs employés des aéroports sont chargés de protéger le trafic aérien de tout péril aviaire. C’est ce qu’a fait Christophe D., 43 ans, effaroucheur employé sur l’aéroport de Lille-Lesquin le 12 novembre dernier, raconte La Voix du Nord. Ce jour-là, un oiseau aux abords de la piste met en danger le trafic. Il faut savoir avant tout que les missions de l’effaroucheur sont strictement encadrées par la réglementation en vigueur, à savoir l’utilisation dans un premier temps d’avertisseurs sonores puis des fusées « détonantes et crépitantes ». Mais ce jour-là, un goéland s’obstine à rester sur place malgré les tentatives pour l’effrayer. Christophe D. prend donc son arme et abat le volatile alors que le vol 717 va se poser dans trois minutes. Malheureusement, le volatile est un goéland brun, une espèce protégée qu’il n’avait donc pas le droit d’abattre. Consciencieusement et conformément à la loi, l’employé congèle le cadavre et rédige un rapport en ce sens à l’intention des services de protection de l’environnement. Ce qui entraîne le dépôt d’une plainte… L’homme, qui a peut-être sauvé la vie de centaines de passagers, était convoqué mardi dernier au tribunal de Lille. « Mon client n’a pas eu le choix. Il n’a eu que quelques secondes pour prendre sa décision. C’était la vie d’un oiseau contre celles de trois cents passagers. Il n’a fait que son métier », a plaidé son avocat Jean-Yves Moyart qui a réclamé la relaxe. Le procureur a de son côté aussi plaidé l’absence de peine à son encontre. Le jugement sera rendu le 4 février prochain.