Aéroport Berlin-Schönefeld, 13 janvier 2014. L’ambiance est festive dans le centre de maintenance d’airberlin (Air Berlin), l'optimisme est de mise. Etihad Airways et airberlin dévoilent un Airbus A320 spécialement conçu aux couleurs des deux compagnies aériennes, symbolisant les liens étroits entre les deux partenaires. "Le partenariat commercial global avec Etihad Airways a apporté de nombreux avantages à airberlin, incluant nos actions de revenus conjointes de 200 millions d'euros, qui font partie intégrante de notre programme de redressement", se félicite Wolfgang Prock-Schauer, le CEO de la compagnie allemande. airberlin revient effectivement de loin... Déficitaire depuis 2008, elle a lancé un plan social sur 2013-2014 avec la suppression de 900 postes, soit 10% de son effectif, et la réduction de sa flotte de 158 à 142 appareils, pour réaliser une économie de 400 millions d'euros. L'arrivée d'Etihad Airways en 2011 (qui a acquis 29,21% de son capital et accordé un crédit de 255 millions de dollars) a donné à airberlin un second souffle. Depuis, les liens commerciaux entre Etihad Airways et airberlin se sont considérablement renforcés. Cela a accru le nombre de destinations et d’options de vol pour les passagers et permis aux deux compagnies aériennes de transporter près de 900 000 passagers supplémentaires sur les deux réseaux, avec comme résultat donc un revenu de 200 millions d’euros grâce au partage de codes. Désormais, airberlin voit son avenir de façon plus sereine.Toujours en partenariat avec Etihad Airways, elle va développer son réseau en 2014, en augmentant à 49 vols hebdomadaires en février 2014 (42 vols aujourd'hui), entre l’Allemagne (Berlin, Dusseldorf et Munich) et Abou Dhabi, le hub d'Etihad, afin de proposer à ses passagers de nouvelles destinations vers l'Inde, la Corée du sud et l'Australie sur des vols d'Etihad en partage de codes. A ce jour, 66 routes d’airberlin portent déjà le code EY d’Etihad Airways et 33 routes d’Etihad Airways portent le code AB d'airberlin. Le partenariat entre les deux compagnies ne s'arrête pas au partage de codes. Les guichets de vente de billets passent par 17 bureaux communs situés dans le monde (ci-dessous la photo du bureau de Berlin). Des pilotes d'airberlin s'entraînent à Abou Dhabi sur des avions d'Etihad. La classe Affaires d'airberlin adopte le même siège inclinable à 180 degrés qu'il y a sur la classe affaires d'Etihad... En Allemangne, une campagne de publicité nationale affiche conjointement les logos des deux compaggies et vante les destinations qu'elles proposent. "Notre partenariat offre des avantages significatifs à Etihad Airways, airberlin, ainsi qu’à nos passagers. Non seulement nous proposons une offre élargie de destinations et de services, mais nous avons également développé des synergies sur toute la chaîne de valeur. Cela traduit une offre de plus en plus attrayante avec de nombreux avantages pour les passagers, une productivité en constante amélioration et des coûts réduits. La réponse positive de nos clients montre que nous sommes sur la bonne voie", assure Wolfgang Prock-Schauer, le CEO d'airberlin. Si l'optimisme est de mise chez airberlin, certains observateurs allemands ont grincé les dents devant l'Airbus A320 aux couleurs des deux compagnies. "Aujourd'hui il y a les deux compagnies, demain ce sera simplement Ethiad Berlin ou Etihad Germany", dit mi figue mi raisin un employé de l'aéroport Berlin-Schönefeld, faisant référence à la compagnie suisse Darwin Airline qui vient dêtre renommée Etihad Regional. James Hogan, le president et CEO d'Etihad Airways, réfute les critiques, assurant que si la comapgnie nationale des des Emirats Arabes Unis, est devenue en dix ans le transporteur aérien avec la croissance la plus rapide dans l’histoire de l’aviation commerciale, c'est parce qu'elle a toujours respecté ses partenaires en leur proposant un "développement équitable". "La nouvelle stratégie commerciale d’airberlin a fait de grands progrès et Etihad Airways continue de pleinement soutenir la compagnie aérienne et sa gestion. Nous sommes convaincus qu’airberlin est sur la voie de la rentabilité et de la prochaine étape de son importante", commente James Hogan. "Cette histoire forte et ce patrimoine, ainsi que son grand potentiel, ont incité Etihad Airways à investir et établir un partenariat commercial, et cet engagement à long terme demeure la clé de la stratégie d'entreprise d’Etihad Airways." Etihad Airways, la compagnie nationale des Emirats Arabes Unis, a commencé ses opérations en 2003 et a transporté en 2013 près de 12 millions de passagers (contre 10,2 millions en 2012, soit +16%). Au départ de l’Aéroport International d’Abou Dhabi, son hub, Etihad dessert 102 destinations passagers et cargo à travers le Moyen-Orient, l’Afrique, l'Europe, l'Asie, l'Australie et les Amériques, avec une flotte de 89 appareils composée d’Airbus et de Boeing, avec plus de 220 appareils en commande ferme, incluant 71 Boeing 787 Dreamliners, 25 Boeing 777-X, 62 Airbus A350s et 10 Airbus A380, le plus gros avion de ligne au monde. Etihad Airways possède des parts dans le capital de sept partenaires stratégiques : airberlin (29,21%), Air Seychelles (40%), Virgin Australia (19,9%), Aer Lingus (3%), Jet Airways (24%), Air Serbia (49%) et Darwin Airline devenue Etihad Regional (33,3%). Grâce à ses sept partenaires stratégiques et 46 partenaires en partages de code, la compagnie des Emirats Arabes Unis dispose d'un vivier de plus de 96 millions de passagers potentiels et un choix de plus de 410 destinations sur les six continents, desservies par une flotte d’environ 500 avions modernes. Ainsi, à travers l'acquisition partielle des compagnies comme Darwin Airline, Air Serbia et airberlin, c'est tout le marché européen qui s'ouvre à Etihad. Comme l'explique James Hogan, le patron d'Etihad qui est de nationalité australienne, les grandes compagnies aériennes traditionnelles ont formé des alliances pour se faire face - Air France avec Skyteam, British Airways avec oneworld qui a intégré récemment Qatar, Lufthansa avec Star Alliance. Pour sa part, Emirates, la compagnie nationale de Dubaï, se la joue solo, investissant massivement des centaines de milliards de dollars dans l'achat d'appareils modernes (en particulier des Airbus A380) pour développer son propre réseau international et multiplier ses destinations. De leur côté, James Hogan et le conseil d'administration d'Etihad Airways ont opté pour une troisième voie : acquérir des parts dans des compagnies aériennes et leur proposer ensuite un "partenariat équitable" pour développer ensemble leur réseau. Et à l'exemple d'airberlin, la recette marche ! Aux dernières nouvelles, Etihad Airways serait prête à prendre 40% du capital d'Alitalia, la compagnie italienne en faillite. Présente à la présentation de l'Airbus A320 aux deux couleurs à Berlin-Schönefeld, une journaliste italienne met en garde : "Vous verrez, la recette de James Hogan ne marchera pas avec Alitalia. Il ne connaît pas les syndicats d'Alitalia et la bureaucratie italienne". air-journal-etihad-siege-berlin air-journal-air-berlin-etihad air-journal-etihad-air-berlin-hotesses air-journal-etihad-air-berlin-siege-classe-business-affaires air-journal-etihad-air-berlin-meme-siege-classe-business-affaires air-journal-etihad-air-berlin-logo air-journal-etihad-air-berlin-airbus-a320