En réponse à la décision du Conseil d’Etat de suspendre le décret contraignant les VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) à attendre 15 minutes entre la réservation et la prise en charge du client, les syndicats de taxis vont lancer lundi 10 février un cortège qui ralentira la circulation aux abords des deux principaux aéroports parisiens. Les syndicats de taxis (CFDT, CGT, FO, SDCTP et CST) ne sont pas contents de la dernière décision du Conseil d’Etat. Ils mèneront à partir de 7 heures lundi prochain un rassemblement probablement très suivi sur les bases arrière des deux aéroports CDG et Orly, puis à un cortège qui partira à petite allure dès 8 heures vers le Trocadéro et le centre de Paris. Et le 13 mars prochain, 8 organisations de taxis mèneront une nouvelle action dans les différentes villes de France. Les taxis crient à la concurrence déloyale de la part des VTC, ces derniers n’ayant pas les mêmes contraintes, notamment celui de devoir débourser 200 000 euros pour obtenir un certificat de capacité professionnelle, donnant le droit d’avoir le fameux signal lumineux « taxi » sur leur voiture. Les taxis crient de même à la concurrence déloyale face à UBER, un nouveau service low cost de covoiturage mettant en relation les voitures des particuliers et leurs propriétaires avec les clients grâce à une application pour smarthphone Uber Pop, lancé le 5 février par une société américaine de VTC . Dans ce nouveau modèle économique, les chauffeurs particuliers sont rémunérés au temps passé et au nombre de kilomètres parcourus (4 € minimum la course), sont exonérés d'impôts mais reversent une commission allant de 10 à 20% à Uber France. Evoquant du "travail dissimulé" et "une concurrence déloyale" par ce nouveau venu sur le marché,  Alain Griset, président de l’Union nationale des taxis, a affirmé vouloir saisir les tribunaux. « Les attaques contre le taxi se multiplient ces dernières heures sous la pression du lobby VTC avec la complicité du gouvernement. Ces attaques menacent les 55.000 emplois du taxi en France », affirme de son côté l’intersyndicale. Rappelons que les taxis sont les seuls à pouvoir stationner sur les aéroports et à récupérer à tout moment le passager lors de ses différents déplacements. Le VTC, lui, fonctionne par réservation. Mais beaucoup de chauffeurs de taxis indiquent que cette règle n’est pas respectée, certains VTC n’hésitant pas à récupérer frauduleusement le client directement au sortir du terminal de l'aéroport. Ces deux corporations antagonistes (9 000 VTC contre 55 000 taxis en France) sont en guerre larvée depuis 2009.