La compagnie aérienne low cost easyJet a été condamnée hier en appel à une amende de 50 000 euros pour avoir refusé l’accès à bord à une passagère handicapée sans accompagnateur. Si la Cour d’appel de Paris n’a pas suivi dans son arrêt du 11 février 2014 les réquisitions du ministère public, qui réclamait 70 000 euros, la spécialiste britannique du vol pas cher a vu son amende multipliée par dix par rapport au premier jugement du tribunal correctionnel. Outre ces 50 000 euros, elle devra payer 5000 euros de dommages et intérêts à Marie-Patricia Hoarau, débarquée d’un vol Paris – Nice en avril 2010 après avoir fait le trajet inverse sans problème, et 1 euro pour l'Association des paralysés de France (APF), qui s’était portée partie civile dans l’affaire. EasyJet a annoncé qu’elle n’irait pas en cassation. Rappelons que la passagère, qui se déplace en fauteuil roulant suite à un accident de VTT, avait été débarquée d’un vol vers Nice au motif qu’elle voyageait sans accompagnateur, et ce à la demande de la direction alors que le commandant de bord avait trouvé une « solution » en la personne d’un autre pilote acceptant de faire office d’accompagnateur. Mme Hoarau avait pu prendre le vol suivant, grâce à un volontaire jouant ce rôle. EasyJet n’en a pas fini avec la justice française sur le sujet : elle comparaitra le 19 juin devant le tribunal grande instance de Bobigny, devant répondre aux mêmes accusations de discrimination envers une passagère handicapée sans accompagnateur : une habitante de Troyes qui voulait se rendre aux obsèques de son fils au Portugal avait été refusée à l’embarquement à l’aéroport de Roissy – Charles de Gaulle, au prétexte qu’elle voyageait seule (elle avait finalement volé sur une autre compagnie). La low cost avait déjà été condamnée en appel en février 2013 dans trois cas similaires en 2008 et 2009 : l’amende se montait alors à 70 000 euros. Sa défense a toujours été l’application de la réglementation européenne en vigueur, qui stipule que tout passager incapable de se déplacer par ses propres moyens doit voyager accompagné. Une directive européenne de 2006 interdit le refus de transport des personnes à mobilité réduite, avec une exception: le « motif de sécurité ».