La Malaisie a beau démentir les informations selon lesquelles les réacteurs du Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines ont continué à émettre au moins quatre heures après sa disparition des écrans radar, les Etats-Unis auraient décidé d’étendre les recherches à l’Océan indien que l’appareil aurait pu atteindre. Toujours rien : un septième jour de recherches a débuté ce 14 mars 2014 après la disparition samedi dernier du vol MH370, qui transportait 239 passagers et membres d’équipage entre Kuala Lumpur et Pékin, sans que le mystère soit levé. Suite aux révélations du Wall Street Journal, le ministre malaisien des transports Hishammuddin Hussen affirme que « Malaysia Airlines a demandé des confirmations à Rolls Royce et Boeing, qui en ce qui les concerne parlent de rapports inexacts » (les deux constructeurs comme le NTSB n’ont pas communiqué depuis la première version officielle, celle d’une dernière émission du système ACARS peu avant la disparition des écrans du contrôle aérien). Le quotidien américain citait des responsables de l’antiterrorisme « explorant la piste selon laquelle un pilote ou quelqu’un à bord a pu le détourner vers une destination inconnue après avoir intentionnellement coupé les transpondeurs ». Des précautions de langage quelque peu perdues dans le vacarme médiatique. Et les réactions de la Maison Blanche sont tout aussi mesurées : la zone de recherche « serait élargie à l’Océan indien » selon le porte-parole interrogé cette nuit qui « croit comprendre » que cela ferait suite aux révélations « pas forcément concluantes ». L’un des deux destroyers américains déployés dans le Golfe de Thaïlande serait en transit dans le détroit de Malacca pour se diriger vers cette potentielle nouvelle zone de recherche, ainsi qu’un deuxième avion. Mais si l’on croit aux quatre heures d’émissions de signaux rapportées par le Wall Street Journal, cela veut dire qu’il faut patrouiller jusqu’au Pakistan… Autre démenti apporté hier : Boeing explique que la directive de la FAA sur un éventuel problème de fissure ou de corrosion du fuselage près de l’antenne SATCOM « ne concerne pas l’appareil de Malaysia Airlines », tandis que la FAA précise que la consigne de navigabilité ne concerne (pour l’instant) que les appareils en service aux Etats-Unis. Impossible donc pour les familles des victimes de savoir à quoi s’en tenir, de ne pas avoir de soudains espoirs tout aussi soudainement déçus. La cacophonie a une explication simple : 12 pays en plus de la Malaisie sont impliqués dans les recherches, et quinze nationalités étaient représentées à bord du vol MH370. Autant d’opinions à alimenter en attendant l’établissement de faits – une attente qui ne résiste pas aux exigences de l’information en temps réel.